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Sylvain Cathala (saxophone ténor, composition), StéphanePayen (saxophone alto), Jean-Philippe Morel (contrebasse), Franck Vaillant (batterie), Gilles Coronado (guitare), Benjamin Moussay (piano électrique), Alain Vankenhove (trompette), Sébastien Llado (trombone, tuba). Montreuil, 21 & 22 mai 2014.
Connexe Records CR-004 / Muséa
http://www.sylvaincathala.com/
www.sylvaincathala.bandcamp.com
Dix-neuf ans après la création du quartette Print, et 6 ans après la publication du premier opus de son extension en Print & Friends (« Around K », Yolk records), le saxophoniste ténor Sylvain Cathala récidive, avec une œuvre intitulée « Transformations » (Commande d'État), créée à la Cave Dimière d'Argenteuil, et enregistrée dans la foulée en mai 2014 au studio Séquenza. Autour du noyau originel de Print (Stéphane Payen, Jean-Philippe Morel, Franck Vaillant), Sylvain Catahala rassemble une équipe partiellement renouvelée : Benjamin Moussay succède à Jozef Dumoulin, Alain Vankenhove remplace Laurent Blondiau, tandis que Gilles Coronado et Sébastien Llado restent fidèles au poste. La musique procède des fondamentaux assumés par le saxophoniste-compositeur : prégnance des rythmes complexes, déroulement polymétrique et poly-vitesses parfaitement maîtrisé, ce qui constitue une sorte de dramaturgie où chaque intervenants peut délivrer expression et émotion, en toute cohérence, que la séquence soit écrite ou improvisée. On est assurément dans le jazz, cette musique qui s'écrit pour des interprètes-improvisateurs choisis avec soin, pour ce qu'ils apportent d'engagement, d'expression individuelle et de sens collectif au service du groupe. L'univers musical circule librement entre une espèce de sérialisme adouci par des pulsions tonales, et des développements dans l'univers modal. Les solistes se montrent parfaitement à l'aise dans ce cadre de rigueur tempérée, où leur autonomie d'expression est assurée ; le tandem contrebasse-batterie est comme toujours d'une solidité exemplaire, avec cette indicible faculté d'insuffler de la vie au sein même de ce qui, écouté sans l'attention requise, pourrait paraître abstrait. Bref ce disque est exemplaire d'une forme d'aboutissement, dans une direction musicale vivace dans notre paysage hexagonal, depuis le début des années 90 ; direction où l'on retrouve, sans souci de hiérarchie ou de chapelle, Kartet, Marc Ducret, Benoît Delbecq, Stéphane Payen, Benjamin Moussay, et beaucoup d'autres, qui construisent en permanence un nouveau jazz qui n'a pas besoin de se dire Nujazz pour convaincre .
Xavier Prévost