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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 23:09
Jérémy LIROLA : " Uptown Desire"


Label La Buissonne/ Harmonia mundi
Sortie le 5 février https://www.youtube.com/watch?v=_XKCHT7r8NM
Concert au Studio de l’Ermitage Paris 20ème le 22 mars prochain !

Jerémy Lirola double bass/ Denis Guivar’ch alto saxophone/Jozef Dumoulin piano, fender rhodes/ Nicolas Larmignat drums
www.labuissonne.com
www.lapoulieproduction.com

Du désir de vivre l’effervescence de la grande Pomme, de jouer dans les clubs plus ou moins underground où continue à se faire le jazz, résulte une musique qui énergise pour peu que l’on se prête à une écoute vraiment attentive : ils sont quatre à occuper l’espace de jeu où domine liberté de l’échange et improvisation collective («The 3rd Person»). Une réussite puisque ces musiciens arpentent les mêmes terrains, à la recherche d’un horizon partagé. Sous le feu des coups répétés, des cliquetis énervés de Nicolas Larmignat, emporté par l’ébouriffant altiste Denis Guivar’ch, lyrique et exigeant d’un bout à l’autre de l’album, on est captivé à son tour par cet Uptown Desire. Une musique enregistrée dans l’élan, à la Buissonne sur le propre label du studio, car Gérard de Haro, le maître des lieux, assisté du fidèle Nicolas Baillard, ont fait confiance à ce contrebassiste strasbourgeois pour sortir son premier album en leader. Adoubé par Jean François Jenny Clark, Jérémy Lirola a longtemps fait ses classes en sideman (Bernard Struber Jazztet) : s’il a pris le temps de choisir ses compagnons pour cet album intense, profondément singulier, le résultat est à la mesure de son ambition. Des titres inspirés comme le très élaboré « Art the last belief », «Moutal» où s’impose le piano sensible de Joseph Dumoulin, un final envoûtant («Bello by Bus»), des climats souvent engagés et percussifs, étranges - le son incisif de l’alto y est pour beaucoup. Privilégiant la liberté d’un chant ininterrompu, il y a quelque chose de rugueux, d’âpre dans le rendu de ces compositions, toutes du contrebassiste, proche, palpitant, efficace. Cet album maîtrisé, à l’élégance savante, se découvre donc lentement dans une traversée initiatique dévoilant un univers clairement exposé et pourtant d’une luminosité ténue. Remontant à la surface des émotions, puisant à la fraîcheur d’une musique désirante, sans nostalgie, ouverte au contraire sur le monde actuel, il touche au plus près.
Sophie Chambon

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