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10 juillet 2016 7 10 /07 /juillet /2016 16:17
JAZZ À COUCHES : 30ème Édition !

Les Sourdines à l'huile, presque au complet, donnent l'aubade au public avant le concert

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Célébration en fanfare de la trentième édition du festival bourguignon créé en 1987 dans cette commune du vignoble de la Côte chalonnaise qui, depuis peu, développe sa spécificité de bourgogne-côtes-du-couchois.

Ici jazz et vin sont liés de longtemps. Le vibraphoniste Franck Tortiller, et son regretté père, Maurice « Mimi » Tortiller, vigneron et figure musicale de cette région, ont donné âme à ce festival, entourés d'un inépuisable vivier de bénévoles de toutes les générations. Couches a son big band amateur (qui compte trois vignerons), amicalement encadré par les amis musiciens professionnels de Franck Tortiller, le trompettiste Jean Gobinet et le tromboniste Jean-Louis Pommier notamment. La veille de mon arrivée s'est tenue, sous le chapiteau, une battle de big bands où l'orchestre local affrontait le big band Chalon Bourgogne, plus professionnel. Les échos recueillis par votre serviteur attestaient d'une formidable soirée.

JAZZ À COUCHES : 30ème Édition !

Le quintette "Daïda" de Vincent Tortiller

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Le 7 juillet, c'était la soirée américaine, avec James Carter, et en première partie le quintette « Daïda » du batteur Vincent Tortiller, fils de Franck et petit-fils de « Mimi » : le festival de Couches a donc encore un long avenir devant lui. Vincent a été formé dans les conservatoires du sud de Paris, et au CMDL. Il s'est entouré de musiciens de sa génération : un formidable trompettiste, déjà repéré dans le métier, Alexandre Herichon ; un pianiste qui sait prendre des risques, Joran Cariou ; Eddy Leclerc à la guitare et Richard Metairon à la contrebasse qui complètent l'équipe avec talent. Le répertoire, composé par le batteur, le trompettiste et le pianiste, est finement élaboré, vivant, punchy et nuancé. Et deux compositions de Christian Scott, que le groupe s'avoue comme influence, on conclu un set plus que convaincant.

JAZZ À COUCHES : 30ème Édition !

Pendant la balance de James Carter, les éclairagistes grimpent à l'échelle

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Vient ensuite le même soir le saxophoniste James Carter et son Organ trio, qui l'associe à l'organiste Gerard Gibbs et au batteur Alex White. Grove assuré, très soul jazz, autour des thèmes de Django Reinhardt. Comme il le faisait voici 15 ans, le saxophoniste a repris des thèmes du Grand Manouche, mais cette fois dans une approche un peu différente. Sous le titre « Django Unchained »,Il donne des versions décoiffantes (remix dit-il) de Minor Swing, Anouman, Manoir de mes rêves.... en sollicitant ses saxophones (soprano, alto, ténor) jusque dans les registres les plus extrêmes, avec toujours un à propos et un sens musical confondants. C'est vivant, généreux, et très jouissif. Après une ovation verticale du public, une version pépère de Nuages, en rappel, sera le seul moment un peu tiède du concert ; mais le trio avait beaucoup donné.

JAZZ À COUCHES : 30ème Édition !

Franck Tortiller et le "All Stars du 30ème"

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Le lendemain, pour célébrer dignement les 30 éditions du festival, Franck Tortiller avait concocté le « All Stars du 30ème », rassemblant des musiciens qui tous avaient une relation personnelle, et souvent de longue date, avec le festival : Claus Stötter, Jean-Louis Pommier, Éric Séva, François Corneloup, Éric Bijon, Louis Winsberg, Yves Rousseau, Yves Torchinsky et Patrice Héral. La plupart des musiciens avaient apporté des compositions originales, anciennes ou conçues pour la circonstance. Arnaud Merlin, ami de longue date de Franck Tortiller et du festival, et aussi, outre sa qualité de producteur à France Musique, président de l'Association « Jazz en Bourgogne-Franche-Comté », présentait la soirée, introduisant chaque morceau par une anecdote sur le festival soigneusement recueillie auprès de musiciens. Moment intense, avec de belle compositions (F. Corneloup, J.L. Pommier, Yves Rousseau, Franck Tortiller.... , plusieurs signées Louis Winsberg, et une formidable pièce à tiroirs avec étourdissantes interventions percussives et vocales de Patrice Héral. Grand moment de musique intense, festive ou recueillie, ouvert par un très bel arrangement d'Yves Torchinsky sur For Tomorrow de McCoy Tyner. Et en conclusion, à ce tentet, se sont joints des solistes de la région (notamment l'étincellant saxophoniste soprano Aymeric Descharrières), puis est arrivé en renfort le groupe de jazz traditionnel « Les Sourdines à l'huile » pour un Honeysuckle Rose qui restera dans la mémoire festivalière.

Après quoi, public, musiciens et autres chroniqueurs se sont rapprochés du stand des vins pour honorer Bacchus tout en écoutant « Le Peuple étincelle », rassemblé autour de François Corneloup, pour un concert dansant qui se tenait sous le mini-cirque près de la buvette : les danseurs s'en sont donné à cœur-joie, sur des danses traditionnelles ou modernes : ultime effusion festive de la soirée.

Xavier Prévost

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