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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 16:26
NEIL COWLEY TRIO  Spacebound Apes

NEIL COWLEY TRIO : « SPACEBOUND APES »
www.neilcowleytrio.com
Neil Cowley – piano ; Evan Jenkins – Drums ; Rex Horan – Basse ; Leo Abrahams – Guitare.


Neil Cowley est souvent et à grand renfort de marketing tapageur, présenté comme la grande révélation du jazz et comme le plus trublion des pianistes britannique. Avec une image de pianiste énervé, de jeteur de tables à l’envers et de clavier survitaminé.
Cet album du pianiste britannique Neil Cowley vient en apporter un brillant démenti. Conçu comme une narration autour de l’histoire de Lincoln ( lincolnsdiary.tumblr.com) il ne ressemble en rien aux autres autres qu’il a précédemment enregistré. Neil Cowley évoque en effet lui même un album-concept ( mais que peut bien être un album concept ?) autour de l’histoire de ce personnage qu’il faut lire en parallèle de l’écoute.
Résolument ancrée dans une vision pop du jazz, là encore influencé par une certaine musique aérienne comme celle du groupe de Tom Yorke, Neil Cowley possède à la fois une vraie force dans sa narration mais aussi un sens de notre mise en orbite. A la première écoute j’avoue avoir été très réservé et un peu perplexe face à l’alternance systématique entre des moments qui se voudraient rock-pop à force de martèlement des blockchords et d’autre qui voudraient jouer l’émotion en jouant sur les silences et les structures minimalistes. Pourtant à le réécouter on en perçoit la force brute. Le voyage mental de Lincoln se déroule devant nous. Alors on hésite. On ne sait pas trop si l’on entre dans l’émotion du pianiste ou si l’on passe à travers les astres en spectateur distanciés. Pas convaincant lorsqu’il s’attaque aux pures formes rythmiques ou mélodiques ( Governance, The city and the stars, the sharks of compétition), le pianiste nous embarque en revanche vraiment quand il s’agit d’installer des climats à la charge émotionnelle d’une rare densité ( Grace qui émeut aux larmes ou death of amygdala) voire parfois magistraux.

A la fois conquis et réservé ( bon je sais, ça ne va pas trop vous aider…..) cet album possède à mes yeux un immense mérite : celui de rendre un grand hommage à feu EST. Car les formules musicales visitées par Neil Cowley nous font toucher du doigt l’immensité de l’absence du trio du regretté d’ Esbjorg Svensson jours imité mais jamais au grand jamais égalé.
Neil Cowley marche assurément sur ces traces-là.
Jean-marc Gelin

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