Heartcore 2017
Kurt Rosenwinkel (g, b, p, dms, perc, synth, vc), Pedro Martins (dms, vc, perc), Eric Clapton (g), Alex Komzidi (g), Mark Turner (ts), Kyra Garey (vc), Antonio Loureiro (vc), Zola Mennenöh (vc), Amanda Brecker (vc), Frederika Krier (vl), Chris Komer (cor), Andi Habert (dms)
Kurt Rosenwinkel s’engage dans une voie toute nouvelle pour lui en créant son propre label (Heartcore) et en se rapprochant de celui du contrebassiste Avisai Cohen (Razdaz records).
A 47 ans, le guitariste de Philadelphie emprunte dès aujourd’hui un réel tournant dans sa brillante carrière.
Avec « Caipi », Kurt Rosenwinkel est en terre inconnue inspiré parfois par les rythmes brésiliens et parfois par une pop éthérée et presque lounge. Son sens de la mélodie nous emporte sur des rivages lointains et aériens flottant sur une sorte de tapis vocal volant qui fait chatoyer les harmoniques. Kurt Rosenwinkell sur des terres jazz et pop entre Robert Wyatt et Radiohead. Le guitariste, qui se fait ici homme-orchestre prend des chemins Metheniens et se fait directeur musical talentueux, multi-intrumentiste organisant son monde autour d’une musique inspirée. Il convie pour l’occasion Eric Clapton mais aussi et surtout un Mark Turner qui allume la braise et porte haut le discours.
Dans cet albums il est de vrais moments d’allégresse comme sur cette tournerie légère sur Casino Vanguard où les voix mettent la guitare sur orbite. Ce qui prédomine dans « Caipi » c’est le soin porté aux arrangements absolument superbes et à une orchestration savamment organisée. Une brise marine sur un rythme roulant. Les arrangements subtils lui permettent de partir sur des rythmes brésiliens, presque « bossa » pour évoluer vers le jazz harmonique qu’il affectionne et sur lequel il pose de bien élégants chorus. Et dans tout cela l’émotion qui émerge comme sur Ezra dont Mark Turner sait prolonger le chant.
Au final un album heureux. Un vrai feel good album.
Jean-Marc Gelin