Vision Fugitive 2017
Stefan Oliva (p) Susanne Abbuehl (vc) Øyvind hegg-lunde (percus)
En concert le
jeudi 11 Mai à Arles ( festivam Jazz in Arles)
Vendredi 12 mai au Duc des Lombards à Paris
C’est sous la houlette du toujours très inspiré Philippe Ghielmetti que l’on retrouve aujourd’hui le duo magique du pianiste Stefan Oliva et de la chanteuse Susanne Abbuehl. Ils s’associent pour l’occasion avec le percussionniste norvégien Øyvind hegg-lunde dans le cadre d’une formule rythmique rythmiquement originale.
Et immédiatement la magie d’un trio éminemment subtil opère et emporte dans une sorte de mélopée poétique où tout n’est qu’écoute et don. A partir d’un matériau qui rend largement hommage à Jimmy Giuffre, le trio met cette musique en voix et en façonne une forme musicale évanescente et onirique. Keith Jarrett lui aussi est magnifiquement revisité.De même que Don Cherry dans un moment d’improvisation libre.
Où tout est dans la science de l’épure. De l’art d’une nouvelle forme où tout est écoute, interaction et complémentarité. Un tout indissociable dans la douceur de l’émotion qu'il suscite.
La voix de Susanne Abbuehl est elle-même une sorte de livre poétique chargé d’émotions, de brises légères et de dessins gracieux. L’histoire est ancienne entre elle et Stefan Oliva et tous deux semblent partager les mêmes fêlures, les mêmes bleus de l’âme. Entre eux, une compréhension intime où chacun semble explorer les espaces laissés libres dans leur science partagée du maniement du silence qu’ils laissent surgir entre les notes, entre les mots. Où la brise que caresse leur musique est portée par les frôlements de peau de Øyvind Hegg-Lunde.
Où tout vient d’une forme d’intériorité exprimée ici en toute intimité.
Sublime.
Jean-Marc Gelin