Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 21:31

Thelonious Monk, piano, Charlie Rouse et Barney Wilen, saxophone ténor, Sam Jones, basse, Art Taylor, batterie. New-York, 27 juillet 1959. Nola Penthouse Sound Studios. Coffret 2 CD + livret. Sam Records/Saga. Sortie mondiale le 16 juin.

C’est un de ces hasards qui réjouissent. Dans un carton d’archives d’un producteur (Marcel Romano), son ayant-droit retrouve des bandes qui portent l’unique mention, Thelonious Monk. Une écoute attentive révèle qu’il s’agit là de la bande originale du film Les Liaisons Dangereuses 1960, un enregistrement réalisé en une seule journée, commande du réalisateur Roger Vadim. Un inédit attendu depuis un bon demi-siècle !
Fan de jazz, Vadim, qui avait choisi le MJQ pour Sait-On Jamais en 1957, fit appel à Romano, à l’origine de la participation de Miles Davis à Ascenseur pour l’Echafaud, pour persuader le pianiste. Pressé par le temps, Monk, après avoir visionné une copie du film mettant en vedette Jeanne Moreau et Gérard Philipe, enregistra sept de ses compositions (Rhythm-a-Ning, Crepuscule with Nellie, Well You Needn’t, Pannonica, Ba-Lue Bolivar Ba-Lues-Are, Six in One, Light Blue ) et un gospel de 1906, By and By.
Le grand-prêtre du Be-Bop est à son apogée, ainsi que le révèlent les deux versions en solo de son hommage à la baronne de Koenigswarter, Pannonica. A ses côtés, le fidèle Charlie Rouse et partageant les parties de saxophone ténor le jeune Barney Wilen (22 ans) qui participe à deux titres (ce sera la seule collaboration du prix Django Reinhardt avec Monk). La rythmique est toute récente avec Sam Jones à la basse et Art Taylor à la batterie (on entend dans un making of , Monk lui donner ses instructions sur le jeu qu’il attend).  Vadim était comblé et propose la musique de Monk pendant 30 minutes d’un film de 111 minutes.
Pour célébrer le centième anniversaire de la naissance de Thelonious Monk (le 10 octobre 1917), voilà un cadeau tout trouvé à tout amateur de musique (tout court). Chapeau bas à Frédéric Thomas de Sam Records, maître d’œuvre de l’opération, avec la complicité de François Lê Xuan, Zev Feldman et Daniel Richard, tous bien connus des jazzophiles. Une version en vinyle est également disponible.
Jean-Louis Lemarchand
 
 
 

Partager cet article
Repost0

commentaires