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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 08:08

Hervé Sellin (p), PIerrick Pedron (as), Thomas Bramerie (cb), Philippe Soirat (dms)
Cristal Records 2017

 

Un bonheur n’arrive jamais seul. Hervé Sellin, le trop rare Hervé Sellin se faisait attendre depuis plusieurs années et notamment depuis ce magnifique « Marciac New-York Express » qu’il avait publié en 2008. Et voilà que, coup sur coup le pianiste publie deux superbes albums.
Sous la plume de Xavier Prevost nous vous avons parlé du premier, « Passerelles » consacré notamment aux liens entre la musique classique et le jazz

http://lesdnj.over-blog.com/2017/10/herve-sellin-passerelles.html


Avec « Always too soon" c’est de Phil Woods, le digne continuateur de Charlie Parker dont il est question. Hervé Sellin a très bien connu le saxophoniste dont il était un ami très proche.
L’album d’inspiration très bop comme il se doit est aussi très Monkien ( ça tombe bien !) et s’organise autour de thèmes que Phil Woods aimait à jouer. Mais Hervé Sellin et sa compagne Carine Bonnefoy lui dédient aussi de belles compositions comme Willow Woods ou Remembering Phil.
Et pour servir le propos, le pianiste s’entourer de la meilleure façon qui soit.
Ah que l’on aime ce Pedron-là ! Celui qui charrie avec lui toute cette histoire du jazz. cette histoire du sax alto dont il est l’un des plus digne héritier. Lorsque l’on entend son lyrisme, son sens de la phrase juste, son placement rythmique, son art de l’improvisation qu’il manie comme un chanteur de bop, on croit entendre les plus grands. Bird, Phil Woods bien sûr mais aussi Cannonball Adderley hantent son saxophone qui s’envole comme porté par les anges du jazz. Ah que l’on aime ce Pedron-là qui revient aux sources et qui sur Ask me now vous entraîne sur ces terres qu’habitent encore ces légendes du jazz qu’Hervé Sellin exhume pour qu’on ne les oublient jamais.
Après, c’est une succession de bonheurs simples. Hervé Sellin n’a pas vocation à bouleverser le jazz, à renverser la table sur lequel l’encre de ses plus belles pages sèche encore. Hervé Sellin est trop amoureux de ces fondamentaux, trop ami de Phil Woods qui lui-même jouait sur le sax de Charlie Parker et dormait dans le lit de sa femme, pour en détourner l’esprit. Et le résultat est juste magnifique. Et inspiré.
Il n’est jamais trop tard pour vous ruer sur « Always too soon ».
Un des grands disques de l’année.
Jean-Marc Gelin

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