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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 18:13

Diego Imbert (contrebasse), Enrico Pieranunzi (piano), André Ceccarelli (batterie), Pierre Bertrand (arrangements), Johann Renard & Caroline Bugala (violons), Grégoire Korniluk & Paul Colomb (violoncelles), Stéphane Chausse (clarinette), Anne-Cécile Cuniot (flûte), Ariane Bacquet (hautbois)

Meudon, 28 février, 1er mars & 26 avril 2017

Trebim Music TREBMUS 054 / l'autre distribution

Le vieux rêve, vif et persistant, du jazz avec cordes. D'autant plus vif, et légitime chez Diego Imbert, qu'il joue précisément d'un instrument à cordes. Et le fait qu'il joue majoritairement en pizzicato ne change rien à l'affaire. Très beau trio, celui du disque «Ménage à trois», publié l'an dernier. Avec cette fois le renfort de cordes et de bois, arrangés par Pierre Bertrand. Le sujet, le thème (plus qu'un prétexte!) c'est Charlie Haden, pour lequel Diego Imbert a une véritable passion, et avec qui Enrico Pieranunzi a joué (et enregistré) à maintes reprises. Le disque commence avec une mélodie emblématique du contrebassiste américain, First Song. Quatre mesures d'intro de cordes et bois, thème effleuré, écriture dense et soignée, puis vient la basse avec le thème, et l'orchestre qui tisse des liens plutôt subtils. Quand vient le piano en paraphrase sinueuse, les cordes surlignent les harmonies, avant que les bois ne libèrent quelques dissonances appuyées. Dans son solo, le piano s'évade de la contrainte mélodique avec superbe avant d'y revenir, en majesté. Dans la plage suivante, valse composée par Diego Imbert en hommage à Charlie Haden, et après un beau solo de basse, Stéphane Chausse sort du rang pour un solo de jazzman. Puis c'est le tour du pianiste d'apporter une composition, simplement intitulée Charlie Haden : la bien nommée, car elle repose sur une de ces marches harmoniques mesurées qu'affectionnait le dédicataire, avant une mélodie tout aussi fidèle à son esprit. Dans Liberation Suite (en 3 parties), de Diego Imbert, on peut apprécier la force de l'arrangement qui soutient le solo de basse (en fait, semble-t-il, les parties orchestrales ont été arrangées et enregistrées après l'enregistrement du trio). Vient ensuite, en trio, Nightfall, signé Haden, que Pieranunzi avait enregistré avec lui (et Paul Motian) en 2003. Puis, toujours en trio, un tango de Diego Imbert (Last Dance) et un thème de Lennie Tristano, avant une composition du leader où l'orchestre dialogue avec les solistes. Toujours en trio un standard des années 50, In the Wee Small Hours of the Morning, dont la mélodie mélancolique colle à l'univers de Haden : très réussi, mais avec une bizarrerie : à 2'27'', après une gamme ascendante, survient un accord sans attaque, comme si la souris (le temps des montages au ciseau est révolu....) avait dérapé. Pour conclure l'inoxydable Silence, que Pieranunzi avait enregistré avec Chet Baker, Charlie Haden et Billy Higgins en 1987. Les bois et les cordes sont de retour : exercice difficile, car le chemin harmonique est très balisé, les échappées périlleuses, et le bassiste et le pianiste convainquent sur ce thème plus que l'arrangeur. Mais au total c'est un beau disque, et un bel hommage.

Xavier Prévost

En concert, avec cordes et bois, le 29 novembre 2017 à Paris au Studio de l'Ermitage, et à la Grange au Lac d'Évian le 17 décembre

Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=PJhMJbcvIj8

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