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27 janvier 2018 6 27 /01 /janvier /2018 08:48

Inouïe Distribution 2018
Olivier Hutman (p), Yoni Zelnik (cb), Tony Rabeson (dms)


Il n'y a pas si longtemps Yael Angel avait un rêve S'attaquer à un répertoire bop réputé difficile.
C’est son amour pour cette musique qui l’a amené sur les traces de Trane, de Monk, de Shorter, Miles Davis et de tout ceux qui ont su faire du jazz, une musique aux harmonies complexes portée par le swing.
Et Yael n’a pas froid aux yeux et même une sacrée dose de culot pour s’attaquer à ces monstres sacrés et à ces thème souvent réputés inchantables au point de vouloir se les approprier et de mettre ses propres paroles sur des thèmes souvent complexes. So what revisité, Round midnight fascinant  ou encore Ophélia qui revit.

Dans son graal figure d’ailleurs le regretté Jon Hendricks qui reste en la matière une sorte de monstre sacré ( avec ses compères Lambert & Ross ou encore des Double Six).
Mais pour parvenir à ce beau travail le courage ne suffit pas. Il lui fallait aussi de grands talents d’arrangeuse et de direction pour mener à bien ce projet.
Mais cela ne suffisait pas non plus. Car pour faire chanter le jazz, encore faut il être ….une vraie chanteuse. Une chanteuse libre, capable de toutes les prises de risque. Une chanteuse prête à assumer son propos jusqu’au bout. Un interprète décomplexée. Une chanteuse libre.
Et c’est bien de cela dont il s’agit dans ce premier disque de Yael Angel où la chanteuse se permet à peu près tout. Interprète de ses propres paroles ( essentiellement en anglais), elle monte des les aigus avec un brin de folie, descend dans des graves à la sensualité envoûtante, scatte mais pas trop, emballe son monde et se met au service des merveilleux musiciens qui l’accompagne.
Comme souvent pour un premier disque, il y a la tentation de trop en faire. Mais comment aller au bout d’un projet un peu dingue sans risque ? Sans provoquer les émotions ?
On aimera ou pas mais  au bout du compte le pari est réussi. Celui d’un album qui surprend, qui interpelle et fait parler de lui.
Yael Angel ne va pas révolutionner le bop avec cet album. En revanche elle redonne  au bop chanté des lettres de noblesse. Celle du chant osé.
Chapeau !
Jean-Marc Gelin

 

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