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20 février 2018 2 20 /02 /février /2018 19:02
BOBBY PREVITE sextet        RHAPSODY
BOBBY PREVITE sextet
RHAPSODY

 
Sortie vinyle Cd le 23 février 2018
 
Compositeur prolifique, le multi-instrumentiste Bobby Previte nous entraîne  avec ce dernier opus de sa trilogie Terminals dans un périple hypnotique  au-dessus des nuages. Rhapsody qui est le titre de cette oeuvre soigneusement agencée, ouvre des passages entre les genres et les instruments qui échangent leurs rôles, s'accouplent et se séparent. En transit vers un ailleurs, non décidé et peut-être improbable. Où la couleur sonore décide des choix de composition. Pas vraiment des ballades alanguies et planantes. Previte impose sa griffe singulière, un univers d'un lyrisme contenu qui réussit à fusionner géographies et époques.  
Cet album, outre le fait qu'il donne à des instrumentistes talentueux l'occasion de s'exprimer largement, est le premier essai de Previte en tant qu'auteur. Qu' il transforme, son texte étant porté par la voix généreuse, toute en modulation, genre "quiet storm" de Jen Shyu pour laquelle il a composé ce projet. Elle est d'autant plus impressionnante qu'elle s'accompagne d'un instrument chinois emblématique, à corde, le er hu dont elle tire sons et effets surprenants. Une autre figure féminine tire l'équipage vers le haut, c'est Zeena Parkins, harpiste, acoustique pour le plus grand plaisir de l'écoute, qui nous fait partir momentanément vers des rivages plus celtes. Previte a également casté John Medeski (du fameux trio Medeski, Martin &Wood), cette fois au piano. Nels Cline (Wilco) joue aussi en acoustique sur une douze cordes et varie les climats avec la slide. D'où un ensemble qui se tient sur la crête, entre jazz, pop et rock,  parfois proche d'un rock progressif délicat. Mais ces impressions sont fugitives car très vite la musique tourne autrement, vire, se tord, rompt le rythme engagé avec les interventions free, rugueuses du saxophone alto de Fabian Rucker. Décidément, le voyage est envoûtant de bout en bout : on aime beaucoup le travail de Bobby Previte, infatigable: il conduit, se replace derrière sa batterie, joue de l'auto harp, du trap drum, de l'harmonica, explorant avec une rigueur patiente les terminaisons de ces instruments pour en extraire des sons insolites que l'acoustique révèle. C'est sans doute le triomphe des cordes sans que l'aspect percussif ne perde de la force de l'engagement de tous les membres du sextet, qui conjuguent élégance et violence, rythmes appuyés et sophistication. Un groupe plus que construit qui tourne à plein régime. A suivre absolument. 

Sophie Chambon
 
 
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