Baptiste Herbin saxophone alto et soprano, Eduardo Farias, piano, Daryl Hall, basse, Ali Jackson, batterie. Studio Palissy, Beaumont (63110), 23 octobre 2017. Space Time Records/Socadisc.
J’avais failli oublier le dernier album de Baptiste Herbin. Négligence coupable. En le choisissant comme disque de la semaine (du 21 au 27 mai), Fip vient me rappeler à l’ordre. Le saxophoniste (alto et soprano) confirme tous les espoirs placés en lui dès ses débuts ne serait-ce que par Aldo Romano. Au sein du quatuor de saxophones Fireworks (avec Jean-Charles Richard, Vincent David et Stéphane Guillaume) il démontre son ample connaissance de l’instrument (cf notre compte-rendu du 3 février 2018). En leader, Baptiste Herbin révèle non seulement sa fougue mais aussi son ouverture d’esprit. Julian « Cannonball » Adderley reste l’un de ses maîtres et il le manifeste, « pied au plancher », dans « For Julian », titre ouvrant Dreams and Connections. L’esprit du be-bop tendance hard bop est bien là dans ses compositions -7 sur les 10 morceaux de l’album- et plus spécialement dans Dreams and Connections. Mais Baptiste Herbin fait une incursion dans la musique classique (Poor Butterfly, de Hubbell-Puccini) et, innovation, la brésilienne (Confusao Geral, Um a zero). Fréquentant régulièrement la scène brésilienne, où il a effectué une récente tournée, le saxophoniste y a détecté un pianiste, Eduardo Farias, révélation de cet album et du concert de lancement le 4 avril dernier au New Morning. La rythmique –Daryl Hall, basse, et Ali Jackson, batterie- apporte une base vive et souple à ce quartet qui propose un des albums les plus revigorants (et les plus concentrés, moins de 50 minutes) de ce premier semestre.
Jean-Louis Lemarchand
Prochains concerts de Baptiste Herbin : en juin : 3 et 10 à Moscou avec son quartet, 16 à Paris au Duc des Lombards au sein du quintet de Pierre Marcus, 22 à Marseille dans le Robin McKelle Band ; 23 à Versailles, en duo avec Sylvain Beuf.