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13 mai 2018 7 13 /05 /mai /2018 08:02

GUILLAUME CHERPITEL : « Choc »
Autoprod
http://guillaume-cherpitel.com/discographie/

Guillaume Cherpitel (p), Alexandre Ambroziak  (dms), Jean-Luc Déat / Contrebasse


Guillaume Cherpitel est un jeune pianiste de Metz encore très peu connu à Paris. Nous l’avions pourtant remarqué lors de son précédent album (http://lesdnj.over-blog.com/article-guillaume-cherpitel-cercles-et-variations-47116602.html) paru en 2010 qui avait alors fait une forte impression par la maturité qu’il dégageait, déjà.
Je n’ai donc pas hésité un seconde en recevant ce nouvel opus, impatient de découvrir si la promesse d’un nouveau talent du jazz allait être tenue. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Guillaume Cherpitel franchit encore une nouvelle étape. Car disons-le tout net, cet album est un petit bijou ! Une pépite !
Celui qui fut honoré du 1er prix de soliste lors d’un concours de jazz, s’y montre en effet exceptionnel dans au moins trois registres : l’interprétation; l’improvisation et les compositions (qu’il signe pour toutes les plages de cet album). En entendant la richesse de son jeu et de ses propositions, en entendant ce qu’il parvient à créer en trio je pense à certains illustres de ses prédécesseurs et notamment à Jean-Michel Pilc. Car c’est vrai qu’il s’en dégage une maîtrise hallucinante des harmonies entre lesquelles Guillaume Cherpitel  se ballade avec un brio jamais ostentatoire. Le naturel qu’il nous faut pour parler, lui l’a au bout de ses doigts explorant toutes les possibilités du piano avec une agilité déconcertante. Passant de thèmes atonaux à un groove toujours élégant et un swing qui coule de source, mêlant des références au jazz mais aussi à un certain classicisme dans une combinaison parfaite.

Guilllaume Cherpitel a côtoyé quelques maîtres contemporains comme Omar Sosa ou Bojan Z. J’aurai aussi juré qu’il avait dû allumer quelques cierges en écoutant dévotement Alain Jean-Marie tant sa classe chaloupée évoque parfois le maestro.
Car c’est cela en fait, quelque chose d’indéfinissable mais qui fait que Guillaume Cheptel exhale le jazz comme une forme d’incarnation.

Seule (toute) petite ombre au tableau : celle qu’évoquait Bill Evans lorsqu’il évoquait ses relations difficiles avec les  batteurs de trio. Car en l’occurrence c’est là où le bât blesse un peu, le batteur n’étant pas au diapason du trio, avec une sonorité par trop métallique et une expressivité qui aurait mérité plus d’effacement. Sans quoi l’Album eût été d’une rare perfection.

IL Y A URGENCE À DECOUVRIR GUILLAUME CHERPITEL.
On l’exhorte : «jeune homme, faîtes vous découvrir ! », on l’encourage « Dévoilez-vous auprès des journalistes, des programmateurs et de tout ceux qui aiment le jazz », et l’on interpelle toute la profession : Guillaume Cherpitel a de l’or au bout de ses doigts.
Jean-Marc Gelin

 

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