Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 mai 2018 7 27 /05 /mai /2018 11:07

Dom 2018
Olinka Mitroshina (p, vc), Georges Guy (g) + Serge Haessler (tp), Marine Thibaut (fl), Pascal Pistone (p) Thescam (elect)

Fascinating rhythm, Nice work, I got rhythm, But not for me, It ain’t necessarily so etc… autant de monuments de Broadway et de Guerswhin qui ont alimenté les meilleurs pages du real Book.

Inusable matière au jazz et… au blues.

Lorsqu’en septembre l’on s’apprêtera à fêter les 120 ans de la naissance du compositeur, les manières de lui rendre hommage seront délicieuses lorsqu’elles s’exprimeront sous la voix et l’inspiration d’Olinka Mitroshina.
La chanteuse et pianiste, droit venue de ses terres russes ( qui savent ce que le blues veut dire) et que l’on commence à voir et à entendre animer les jams sous les voûtes des caves parisiennes , embrasse son sujet avec un délice gourmand avec une pointe de désuétude qu’elle noie dans sa propre modernité.
Il y a chez Olinka une sorte de truc amoureux avec ces grands standards et avec l’une des plus grandes interprètes du blues, la grande, l’immense , l’incommensurable Bessie Smith. Alors Olinka ne l’imite pas ( ce serait fou !) mais s’en inspire. Que ce soit  sur Bess, you is my woman now ou encore sur ce Bessie’s mood écrit des mains de la chanteuse).
Tout dans les arrangements respire l’amour du blues. Qu’il s’agisse du blues du delta ou de celui (autre subtilité) qui vient de ses digressions comme thème d’étude sur I got rythm qui avec une intelligence malicieuse jette des ponts entre le classique ( à la mode Ravel) et le ragtime. Jerry Roll Morton dit pas mieux !

Parfois Olinka pose ses doigts sur la piano avec talent et avec l’énergie qui vibre. Parfois elle ajoute par-ci par là une touche hyper discrète d’électrique, parfois le son d’un trompette qui chante avec elle. Et puisil y a aussi la guitare de Georges Guy comme sortie tout droit du Delta.
Et puis au delà de ces arrangements, il y a cette voix, grave comme il faut , un peu crade parfois comme il convient au blues lorsque celui-ci vous colle aux basques et flotte dans des vapeurs d’alcool et de trucs pas corrects. Une voix avec ses modulations qui charrient l’histoire de cette musique, comme on porte son bagage léger, son jean préféré ou ses souvenirs d’amoureux perdus. Il y a de l’âme dans cette voix. Et une sacrée personnalité ( écoutez bien l’album jusqu’au bout, une surprise vous attend à la fin du chemin :-) )
Cet album s’écoute en boucle. Je ne m’en lasse pas. Il m’a fait voyager aux confluents du Mississipi , il m’a fait voyager dans les bouges de Chicago, il m’a fait voyager dans le temps dans lequel notre monde restait pourtant bien présent, il m’a fait voyager immobile mais léger.
Parce que dans cet album il est question de joies, de peines, de larmes.
De blues , quoi !
Jean-Marc Gelin

 

OLinka Mitroshina anime tous les jeudis soirs la jam du Port Du Salut. Prochain concert le jeudi 31 mai à 21h45....

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires