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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 10:06

 

 

Rémi Gaudillat (trompette, bugle), Jean-Philippe Viret (contrebasse)

Bourgoin-Jallieu, décembre 2107

IMR 017 / Muséa

 

Une rencontre intéressante à plus d'un titre : un toujours jeune vieux routier de la contrebasse tout-terrain, et un souffleur très libre, pilier du réseau imuZZic dans la région lyonnaise (et au-delà). Et aussi deux musiciens connus pour ce mélange d'exigence musicale et d'esprit prospectif. Le terrain de jeu, c'est une sorte de jazz de chambre, des thèmes majoritairement composés par le trompettiste-bugliste, et un cheminement très ouvert, qui conduit de mélodies extrêmement chantournées, avec dialogue harmoniquement sophistiqué, jusqu'à des échanges très segmentés, occasion d'une espèce de contrepoint aussi hétérodoxe que subtil. Et constamment, chez chacun des deux interlocuteurs, un sens du chant et de la nuance qui porte en permanence le dialogue à un très haut niveau d'expression, et d'expressivité. Et l'on va repartir, d'un échange très librement improvisé (belle écoute, belle interaction) vers une plage recueillie, un hymne presque sacré pour une célébration païenne de la beauté. Puis revoilà une jazz syncopé qui se souviendrait d'Ornette Coleman sans oublier les fondamentaux. À cette danse presque libertaire va succéder la majesté d'une mélodie grave qui aura aussi ses sentiers de traverse. Et jusqu'à la fin du disque ce sera ce mélange de liberté revendiquée et d'allégeance à des formes de beauté adoubées par l'histoire. Belle réussite, vraiment, que cette connivence librement assumée dans un champ musical aussi large qu'ambitieux ; ambition pleinement réalisée.

Xavier Prévost

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