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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 01:49

Petite halte de 48h à Cluny et son entour pour goûter une fois encore le parfum singulier de ce festival du Mâconnais : le mâcon villages est tout près, Pouilly et Fuissé ne sont pas si loin, bref on est en bonne compagnie ! Et la musique surtout respire un parfum original dans l'uniformité festivalière hexagonale qui tend à prévaloir (j'espère que vous me pardonnerez de n'avoir pas écrit 'qui prévaut' , ce qui m'est toujours un peu difficile).

Tout commence pour moi dans les collines, à La Vineuse-sur-Frégande, dans la pierre brute de la Grange du Dîme, avec le très inclassable solo de violoncelle (et de voix) de Dider Petit : il célèbre la sortie du disque «D'Accord», publié voici quelques mois chez RogueArt (www.roguart.com), et enregistré à Pékin en 2016. Libre parcours de musique et de vie, théâtre musical, poésie révolutionnaire et révolution poétique tout à la fois, le tout emporté dans l'espace et l'impesanteur où le musicien s'épanouit ces derniers temps. Ici la Chine et l'Afrique se croisent, Bach s'invite comme horizon fantomatique, et la force de l'instant vécu impose sa douce loi.

On redescend ensuite vers la vallée de la Grosne, au Théâtre Les Arts de Cluny, pour un autre Bach, le vrai, celui des Variations Goldberg, lesquelles sont revues au vibraphone-marimba et à l'improvisation par David Patrois, qui dialogue avec une pianiste classique (et néanmoins japonaise), Remi Masunaga, laquelle va du texte littéral à des séquences en dialogue acrobatique, rendez-vous sur le temps, dans une précision infernale. Un ami musicien présent au concert a trouvé cela trop corseté. Pour moi c'était vivant, et je n'ai pas (comme les nombreux spectateurs de cette salle comble) boudé mon plaisir.

 

Le quartette de Céline Bonacina à la balance   

 

Puis la saxophoniste (baryton et soprano) Céline Bonacina nous a entraînés dans le tourbillon de son quartette : entre vertige mélancolique et déboulés fulgurants (le pianiste Leonardo Montana !), un moment d'intensité musicale extrême. 

Les stagiaires planchent sur l'harmonie

Le lendemain, escapade sur les hauteurs de Matour pour visiter l'un des stages. Il sont l'ADN du festival, dont ils furent voici quarante-et-un an la première manière (ou la matière première) : voir sur ce site l'incursion faite l'an dernier en ces territoires (http://lesdnj.over-blog.com/2017/08/jazz-campus-en-clunisois-40-ans-le-plus-bel-age.html). Cette année, la visite sera pour l'atelier du saxophoniste Guillaume Orti, qui conduit 11 instrumentistes-improvisateurs dans les dédales du jeu collectif, à partir du matériau musical qu'ils proposent eux-mêmes : dense, intense et vivant : trois heures passionnantes.

Le concert du soir, au théâtre, accueille «Letters to Marlene», un hommage à la Dietrich, à la militante plus encore qu'à l'actrice et chanteuse. Guillaume de Chassy (piano), Andy Sheppard (saxophones) et Christophe Marguet (batterie), sont les prêtres bienveillants de cette cérémonie secrète. Au répertoire du disque éponyme, paru voici quelques mois (chez NoMadMusic/Pias), se joignent des inclusions sonores (voix de Marlene, parlée et chantée, extrait de film, discours de Churchill, de Gaulle et Hitler....). La musique est forte, tout comme l'émotion. Encore un beau souvenir à rapporter du Clunysois (j'ose la graphie alternative, même si mon correcteur orthographique la récuse). On reviendra !

Xavier Prévost

 

 

 

 

 

 

 

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