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8 décembre 2018 6 08 /12 /décembre /2018 06:36
Se souvenir des belles choses AUDREY PODRINI/CAMILLE THOUVENOT/VINCENT PERIER /ZAZA DESIDERIO

 

 

AUDREY PODRINI/CAMILLE THOUVENOT/VINCENT PERIER /ZAZA DESIDERIO

Se souvenir des belles choses

 

Label LA&CA/InOuie Distribution

Enregistré au studio La Buissonne entre 2017 et 2018, cet album original de jeunes musiciens installés à Lyon ( piano, violoncelle, batterie) qui se sont rencontrés en 2012 et ont décidé de faire oeuvre commune,  retrace un bout de leur chemin musical . Rejoints bientôt par un clarinettiste, s'est alors créée une formation à quatre, un trio de jazz chambriste autour d'un batteur percussionniste brésilien. Se souvenir des belles choses est né, sur le label LA&CA (Là-bas et ici, en portugais). Ça tombe bien, le livret comme la musique sont collectifs, un carnet de souvenirs, de voyages souvent, d'expériences sensuelles et poétiques avec ce titre sensible qui fait aussi rappel du film de Zabou Breitman sur la maladie d'Alzheimer qui ne touche pas que des personnes vieillissantes.

La musique n'est aucunement illustrative des textes, dessins et photos du livret, confectionné avec un soin d'artisan. On lira les bribes de mots, les phrases de ces compositions collectives évoquant des réminiscences,  des impressions floconneuses, images rassemblées, d'univers très proches (Provence) et aussi éloignés que le Brésil, ou l'Afrique. Un chant fragile et délicat, fait de nostalgie, voire de mélancolie comme dans  "Couleurs d'automne" ou l'hypnotique "Lluvia de Cenizas" de Camille Thouvenot (piano, moog). Des instantanés heureux tissent des ballades qui nous enveloppent dans un continuum subtil aux variations fines.

Une musique qui s'écoule avec fluidité, s'écoute facilement, mixe les genres et formes musicaux, fait voyager intelligemment, avec des climats légèrement balkanisés  de "L'écharpe bleue" du clarinettiste Vincent Périer, au rock d' "Anitcha" (Audrey Podrini, violoncelliste) . Du multicoloré, sans être trop épicé qui passe aussi par le tango. Avec "Au revoir là haut" d'après le livre de Pierre Lemaître sur les gueules cassées de la Première Guerre.  On peut alors se souvenir, puisque c'est la thématique de l'album, du beau film de François Dupeyron La Chambre des Officiers.  Une superbe composition de ZaZa Desiderio (batterie-seau à champagne!) "In the Silence " vient nous cueillir, mettant en avant ses camarades pour terminer cette séquence collective avant l'élégante "Envolée" finale.

Un album atmosphérique qui s'insinue lentement, en douceur mais que l'on risque de ne pas épuiser rapidement tant il réussit à combiner émotion et dépouillement.

Sophie CHAMBON

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