L'harmonica est un instrument trop rare dans le Jazz, il n'en reste pas moins l'un des plus expressif et des plus puissant sur le plan émotionnel…
Laurent en est l'un des représentants les plus accompli et respecté à ce jour, alliant une technique instrumentale rarement atteinte sur cet instrument à un son qui emporte et fait rêver, au travers d’un répertoire plantureux (compositions, standards, arrangements, reprises …), où Il invite à (re)découvrir ce superbe instrument qu’est l’harmonica chromatique.
Quelques repères biographiques et discographiques :
… Ou l’histoire d’un gamin de douze ans qui tombe amoureux d’un son et d’un instrument. Il l’a d’abord entendu dans les salles de cinéma, et c’est le cadeau qu’un ami lui fera d’une cassette d’enregistrements de Toots Thielemans qui le fera définitivement entrer en religion !
Né à Paris en 1970, son apprentissage musical commencera finalement assez tardivement, vers l’âge de 18 ans. Dans sa chambre avec les disques tout d'abord, puis dans le métro parisien où il gagnera sa pitance en musique (de 1990 à 1994) puis au sein de différentes formations de blues et de rock, Peter Kingsbery (ex Cock Robin), Mighty Sam Mac Laine, Adrian Burns, Sittin Blues.
Ses principales influences sont à chercher du côté de Sugar Blue et Sonny Boy Williamson, mais il a également beaucoup écouté Big Walter Horton, Little Walter, Paul Butterfield … et Toots, bien sur.
L'envie de jouer du jazz l’amène à suivre pendant un semestre une formation plus théorique au C.I.M. de Paris (1994), puis il s'installe a Bordeaux au début de l'été 1994 et commence à faire ses armes et jouer avec les Jazzmen locaux... Avec les encouragements de Toots Thielemans et la complicité de Do Harson (compositeur-arrangeur), il réalise un premier album* « Mano a Mano » en s’entourant du trio de Francis Lockwood en décembre 2001.
Les étapes de sa progression s’enchainent alors à l’avenant:
- Il est double lauréat du concours international d’harmonica de Trossingen (Allemagne)**, en 2001, dans les catégories chromatique libre et jazz chromatique.
- Il intègre en 2004 le “CMDL” de DIDIER LOCKWOOD. La rencontre qu’il y fait avec ORLANDO POLEO, un maitre de la percussion, est un virage important dans sa carrière : il le rejoindra dans son nouveau projet, l’AfroVenezulian Latin-jazz Quintet, (avec Gerardo di Giusto (Arg), Felipe Cabrera et Glukmil Perez (Cuba), Orlando Poleo (Venez.)), dont les engagements les amèneront à se produire dans toute l’Europe (festivals de Genève, Lausanne, Séville, Paris, nombreux clubs …).
- Il réintègre les studios en septembre 2006 pour participer à l’enregistrement de l’album « should I stay » de la jeune et talentueuse chanteuse Clem, (sur des compositions de la leader et des arrangements de Felipe Cabrera, pour le label japonais DIW Records), qui l’engage également dans son quintet (tournées en Suisse, Luxembourg, Allemagne), puis en novembre de la même année sur l’album « 7waves » d’Yves Carbonne (Alternity Records, USA).
La poursuite de l’amicale collaboration avec Orlando va l’entrainer dans une filière Caraïbe et Vénézuélienne aussi enrichissante que dépaysante, en particulier en juin 2007 à Caracas (Venezuela) pour le festival international de musique afro-américaine, le « FITA » où ils partageront la scène avec la Descarga Criolla (plateau réunissant les plus grands artistes vénézuéliens du moment) ...
En 2010 l’appel du large l’emmène en Asie (Chine, Corée) , où il développe une carrière de leader et partage la scène avec les plus grands artistes de jazz locaux (Xiajia, Moreno Donadel, Beibei, zhangke , Kim Jeeseok, Kim Minchan, Kim Dae Ho, Wonsool Lee, Vian , Jo Jung Hee...) . Il s'installe principalement a Beijing et Seoul et tourne dans toute l’Asie, en Chine, en Corée et en Mongolie (Shanghai, Taiwan, Oulan Bator, Hanoi, Wuhan, Tianjin, Nanjing, Guangzhou, Jarrasum, Daegu, Chunchon ...).
En 2016 il revient s'installer à Paris et depuis joue dans les clubs et festivals Français tout en continuant ses collaborations et tournées à l'étranger (Concert a l'opéra house de Oulan Bator et Festival de Chalon en champagne en mars 2017 ...).
La période récente le voit enregistrer un nouvel album en leader (2018) et participer à celui d’un quartet original, associant les flutes d’Emilie Calmé à son harmonica (2017) :
YOUPI 4tet, ‘No Man’s Land’, avec Émilie Calmé (flûtes, bansouri), Ouriel Ellert (basse électrique) et Curtis Efoua Ela (batterie). 2017. InOuie Distribution.
Laurent MAUR, ‘La Dernière Danse’, avec Mario Canonge (piano), Felipe Cabrera (basse), et Pierre Alain Tocanier (batterie), avec l’amical soutien de Richard Galliano, Alain Jean-Marie, Jean-Jacques Milteau et Marc Berthoumieux. 2018. MAQUIZ’ART.
* Laurent MAUR, ‘Mano a Mano, Harmonica with strings’. 2002. CRISTAL Records.
** http://www.jeanlabre.com/article.php?id=63
©photo Anais Oudart & X. (D.R.) Hongrie et Corée.