Dominique Mandin, Olivier Zanot (saxophones altos), Boris Pokora, André Villéger, Pierre Bertrand (saxophones ténors), Jean-François Devèze (saxophone baryton),
Hervé Michelet, Nicolas Giraud, Tony Russo, Julien Ecrepont, Vincent Echard, Sylvain Gontard (trompettes), Daniel Zimmermann, Philippe Georges, Jerry Edwards (trombones), Didier Havet (trombone, tuba), Stéphane Peter (cor)
Jérémy Dufort (tuba), Maxime Fougères (guitare), Christophe Cravero (piano), Kevin Reveyrand (guitare basse), André Ceccarelli, Matthieu Chazarenc, Loïc Ponthieux (batterie), Gérard Carocci, Adriano Do, Marc Chantereau (percussions)
invités : David Linx (voix), Didier Lockwood (violon), Stéphane Belmondo (trompette)
Paris, 17 avril 2016 & 4-5 janvier 2017
Cimaises, sans référence commerciale
Disponible auprès de l'Association Cimaises, 13 Grande Rue, 28700 Oysonville
Enregistré dans le légendaire (et désormais détruit....) studio qui donne à l'album son titre, c'est l'hommage de ses amis musiciens, et de ses proches, à l'arrangeur-chef d'orchestre (aussi trompettiste) qui enchanta des générations d'amateurs de jazz et tissa de belles orchestrations pour une foule de grands talents de la chanson (de Claude Nougaro à Charles Trenet en passant par Henri Salvador et Nicole Croisille....). Ivan Jullien, mort en janvier 2015, était familier du lieu où il dirigea tant de séances, et enregistrer cet album souvenir en cet endroit rend l'entreprise plus légitime encore. Écouter ce disque est pour moi, à titre personnel, une émotion particulière : le 24 octobre 2009, pour les concerts 'Jazz sur le Vif' que j'organisais alors pour Radio France, j'avais accueilli le grand orchestre d'Ivan Jullien. Et en regardant la liste des 30 musiciens qui se sont relayés aux séances d'enregistrement, je consate que 15 d'entre eux étaient en octobre 2009, au studio Charles Trenet de la Maison de la Radio, aux côtés d'Ivan, pour ce concert diffusé le mois suivant sur France Musique dans mon émission 'Le Bleu, la nuit'. Et en fouillant dans mes archives je m'aperçois que, sur les 9 titres du CD, 6 avaient été joués ce jour-là, pour la plupart des compositions encore inédites au disque, et que les amis d'Ivan Jullien ont projeté d'enregister dès la fin de l'année 2015 en faisant appel à un financement participatif via la plateforme Proarti.
Parmi les anciennes compositions, Plastic à Gachiba, qui figurait sur le disque «L'Orchestre», publié en 1983 ; et Blues in the Night, du même 33 tours, alors avec la voix Lavelle. Cette fois c'est David Linx qui s'y colle, avec sa magnifique faculté de s'approprier un texte et une musique. Il fait aussi merveille sur une relecture de Don't Let Me Be Misunderstood (Nina Simone, The Animals, Joe Cocker....), sur un arrangement que je ne connaissais pas. Pas totalement inconnue à nos oreilles La Mazurka d'Eddy Louiss, que l'organiste avait enregistrée, sous le titre Mazurka Cacodou, sur un disque intitulé sobrement «Eddy Louiss», publié en 1968 chez Barclay : Didier Lockwood s'y livre avec fougue et lyrisme ; c'était lors de séances de janvier 2017, et 13 mois plus tard Didier disparaissait brutalement d'une crise cardiaque. Sa présence amicale compte pour beaucoup dans la réussite de ce disque, comme celle de Stéphane Belmondo sur Auntie Malibran, un des thèmes jusqu'alors inédits au disque. Pour les autres thèmes nouveaux venus au disque (mais entendus dans les dernières années de l'orchestre d'Ivan Julien), ce sont 1Léo 2 Loula, Pupet's Blues, Ballade pour Alain - dédié à l'Ami, regretté, Alain Guerrini- et L'Ancolie, courte mélodie pour les cuivres et les anches, sans section rythmique, qui met en évidence le talent d'orchestrateur d'Ivan Jullien. Au fil des plages Jerry Edwards, Daniel Zimmermann, Olivier Zanot, Boris Pokora, Maxime Fougères et Christophe Cravero se révèlent des solistes plus que convaincants dans ce très bel hommage collectif. Il fallait le faire, ils l'ont fait, et on les en remercie, du fond du cœur !
Xavier Prévost
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Sur Youtube, un avant-ouïr