Abdullah Ibrahim (piano)
Söllhuben (Allemagne), 17 mars 2019
Enja ENJ-9676 2 / l'autre distribution
Un concert dans une petite salle bavaroise, région où le pianiste a désormais des attaches. Un savant mélange de thèmes anciens et de compositions inédites, le tout enchaîné avec la fluidité qui lui est coutumière. On pense immanquablement aux solos d'avant, ceux du temps où il s'appelait Dollar Brand (notamment «African Piano», 1969, Japo/Ecm). Les accents sont moins vifs, le tempo plus apaisé, mais l'atmosphère persiste : dérive harmonique, glissement d'une tonalité à une autre, d'un climat méditatif à une tournerie obsessionnelle. Bref c'est une sorte de 'bilan prospectif', une manière de parcourir le passé à la lumière de l'instant, tout en gardant l'œil ouvert sur les temps à venir. Une belle leçon de sagesse, et un beau moment de musique.
Xavier Prévost