Franco D'Andrea (piano)
Rome, 20 septembre 2018
Parco Della Musica Records MPR103CD / Orkhêstra
Un solo exemplaire, en cela qu'il rend compte globalement de l'identité musicale de Franco D'Andrea. On sait le pianiste italien attaché aux composantes fondamentales de la musique de jazz (prépondérance de la syncope, swing, rôle de l'improvisation....), et on le connaît aussi comme prospecteur passionné des avant-gardes musicales, des connexions avec les musiques africaines, etc.... Et ce double disque en solo, enregistré au cours d'une seule journée à l'auditorium du Parco Della Musica, et sous titré «Morning Suite» (CD 1) et «Afternoon Suite» (CD 2), restitue de la façon la plus fluide, d'une plage à l'autre (ou à l'intérieur d'une même plage) ce double tropisme. On y chemine, de plage en plage, entre des standards canoniques (Tiger Rag, Livery Stable Blues, Saint Louis Blues....) et des improvisations-compositions issues de la pensée du pianiste dans le bonheur de l'instant. C'est libre et brillant (ou brillant et libre, au choix), et en écoutant cette formidable liberté à l'œuvre dans une parfaite maîtrise de l'instrument, je pense à Martial Solal. Et ce n'est pas un hasard : je garde un souvenir intense d'un concert du Festival de Jazz de Paris qui rassemblait au Théâtre de la Ville, en octobre 1983, trois pianistes (Martial, Franco, et le britannique John Taylor) et trois pianos. Et Martial a aussi joué en duo avec le pianiste italien en d'autres circonstances. Je suis frappé par la liberté insolente de Franco D'Andrea, par sa pertinence musicale de chaque instant, son goût réjouissant de la pirouette et sa faculté de retomber toujours sur la note et le temps qui conviennent. Le pianiste nous a offert ces dernières années un certain nombre de disques (quelques occurrences sur le site des DNJ : http://lesdnj.over-blog.com/2015/11/franco-d-andrea-three-concerts-live-at-the-auditorium-parco-della-musica.html , http://lesdnj.over-blog.com/2016/06/franco-d-andrea-elecrtric-tree-trio-music-vol-i.html ….), et il se maintient constamment à un niveau d'invention, de liberté et de jubilation pianistique qui force l'admiration. Alors oui, sans réserves, VIVE FRANCO D'ANDREA !
Xavier Prévost
Un avant-ouïr sur Youtube