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22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 10:41

DAL SASSO BIG BAND : «  The Palmer suite »
Jazz & People 2019
Julien Alour ( tp, fgh), Joël Chausse ( tp, fgh), Quentin Ghomari (tp, fgh), Jerru Edwards (tb), Denis Leloup (tb), Bastine Stil (tuba), Dominique Mandin (as, fl), Sophie Alour (ts, cl, fl), David El-Malek (ts), Thomas Savy (ts, clb), Christophe Dal Sasso (fl, dir), Pierre DeBethmann (p), Manuel Marchès (cb), Karl Jannuska (dms)


Une suite riche que signe-là Christophe Dal Sasso. Un peu ampoulée parfois tant les revirements rythmiques et harmoniques sont nombreux, foisonnants et qui nous perdent de temps en temps, en mal de lignes conductrices. La musique évolue entre classicisme à la Française ( on pense aux frères Belmondo dont Dal Sasso est très proche) et les grandes suites du jazz (Ellington ou Marsalis).
Sauf que la ligne mélodique se perd au milieu des méandres harmoniques. Et le swing peine sur plusieurs titres à trouver sa place. Mais il s’agit d’un all-stars et les solistes sont là, hyper concentrés et font le job peut être impressionnés par l'environnement majestueux de Château Palmer, le célèbre domaine viticole du Bordelais qui s'est fait une tradition de marier le jazz et le vin depuis quelques années.
Le travail est néanmoins remarquable. Un vrai travail d'assemblage pareil à celui des vignerons amoureux de leur art. Et il y a ce temps de « jazzification » qui ne se donne pas à ceux qui boivent leur vin d'une traite mais à ceux qui prennent le temps d'en savourer les couleurs, les arômes et des goûts. Et c'est lorsqu'il évoque le Plus Grand des Domaines que Dal Sasso met des bulles dans son vin et  le transforme  (sacrilège chez Palmer).....en champagne pétillant.
Avec Dal Sasso pas de jazz linéaire et prévisible. Il fait de l'assemblage et y mêle pas mal de références du jazz orchestral : Duke, Thad Jones voire même Schiffrin parfois. Velouté souvent, tanique parfois il se déguste comme le vin. A ceux qui savent découvrir qu'après l'attaque c'est une explosion de saveurs et d'arômes pour qui prend le temps, non pas de boire mais de déguster. Les saveurs se juxtaposent en contrepoints et la jambe est souvent longue lorsque les lignes s'etirent (Une transition douloureuse). Il y a quelques notes épicées portées par des solistes au sommet comme ce morceau de bravoure à la clarinette basse ( Thomas Savy) sur La saga des feres Pereire.
Et le tout relevé par quelques épices et un drumming incroyable et haut en couleurs de Karl Jannuska.
« The Palmer Suite » raconte l’histoire de ce domaine Bordelais et fait de cet album un grand cru dans l’oeuvre de Dal Sasso.
Jean-Marc Gelin

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