James McBride. Traduit de l’américain par François Happe. Editions Gallmeister. Octobre 2019. 336 pages. La version grand format était sortie chez le même éditeur en mai 2017). En librairie le 3 octobre.
Récit de la vie de James Brown, sérieusement documenté, Mets le feu et tire-toi (titre original ‘Kill’em and leave : Searching for James Brown and the American Soul’), est désormais disponible en version de poche.
Sorti en France au printemps 2017 (et chroniqué alors dans les DNJ), le livre de James McBride s’est vendu, selon l’éditeur, Gallmeister, à 3500 exemplaires. Un beau score mérité. L’auteur, devenu célèbre avec son premier livre, La couleur de l’eau (1995), une autobiographie, connaît bien le milieu de la musique, ayant joué du saxophone auprès du chanteur-culte Little Jimmy Scott et continue toujours à donner des concerts avec son groupe de gospel, Good Lord Bird Band.
McBride s’est livré à une enquête dans le Sud profond qui vit naître « le parrain de la soul » en 1933 à BarnwellIl (Caroline du Sud) et mourir le 25 décembre 2006 à Atlanta (Géorgie).
Loin des biographies chronologiques classiques émaillées de potins et ragots, l’ouvrage du romancier new-yorkais tire sa force de la mise en situation de la vie et de la carrière du chanteur dans un environnement politique et social marqué par la ségrégation.
Engagé dans la lutte pour les droits civiques et la cause de ses « frères », artiste exigeant au plus haut degré, James Brown, le chanteur-star (plus de deux cent millions de disques vendus en quarante-cinq ans de carrière, des succès inoxydables tels que Please, Please, Please, Papa’s Got a Brand New Bag, Say it Loud, I’m Black and I’m Proud), n’avait comme seul objectif que de « casser la baraque ». Sa philosophie tenait en quelques mots : « Mets le feu et tire-toi ». En pratique, James Brown déclenchait la transe et refusant tout after, rentrait à la maison (ou à défaut à l’hôtel), illico, aussitôt le rideau baissé.
Jean-Louis Lemarchand.