Michele Hendricks (chant et composition), Arnaud Mattei (piano), Olivier Temime (saxophone ténor), Bruno Rousselet (basse), Philippe Soirat (batterie). Enregistré à l’Alhambra Studios, novembre 2018. Cristal Records / Sony.
Bon sang ne saurait mentir. L’adage vaut pour Michele Hendricks. Adolescente, elle chantait dans le groupe formé par son père Jon, 'Hendricks & Company' aux côtés de sa mère, Judith, et de sa sœur, Aria.
Installée en France, Michele le retrouvait en 1998 pour un 'How High The Moon', pièce maîtresse d’un album publié en 2016 et qui lui vaudra de remporter le prix du jazz vocal de l’Académie du Jazz.
Jon a rejoint à l’automne 2017 ses frères d’armes tombés sur les plages normandes du débarquement -il était de la première vague le 6 juin 1944 à Utah Beach-. Michele perpétue avec bonheur la tradition vocale de son père (1921-2017), où se mêlent le scat et le vocalese (cf. le Dictionnaire du Jazz, aux Editions Robert Laffont pour les définitions).
Allons à l’essentiel. Dans « Another Side », la chanteuse laisse couler sa science de l’improvisation et son art du swing sur treize titres dont elle a écrit les paroles, y compris six morceaux dont elle a également composé la musique. C’est un récital œcuménique qui nous est ici proposé, avec des incursions sur les terres du blues, du be-bop, de la soul. La formation réunie mérite tous les compliments, la rythmique qui tourne comme un chronomètre helvète, et la voix instrumentale (le saxophone ténor d’Olivier Témime) aux accents coltraniens. Le livret est apprécié, qui présente les paroles des treize titres, y compris une chanson en français en forme de coup de gueule à l’égard de la société d’aujourd’hui
Jean-Louis Lemarchand.
Michele Hendricks sera en concert au Sunside (75001) les 25 et 26 octobre dans le cadre du festival Jazz sur Seine.