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1 octobre 2019 2 01 /10 /octobre /2019 16:16

 

WALLACE RONEY «Blue Dawn – Blue Nights»

Wallace Roney (trompette), Emilio Modeste (saxophones ténor & soprano), Oscar Williams II (piano), Paul Cuffari (contrebasse), Kojo Odu Roney (batterie),

invités : Lenny White (batterie), Quintin Zoto (guitare)

Englewood Cliffs (New Jersey), septembre & décembre 2018

HighNote Records HCD 7318 / Socadisc

 

Si j'en crois le Chicago Jazz Magazine, c'est le 22ème disque en leader du trompettiste. Il a été enregistré, comme une bonne part des précédents, au studio de Rudy Van Gelder. Il vient nous rappeler que Wallace Roney est bien autre chose que l'épigone de Miles que nous inflige notre mémoire, notamment la vidéo de ce tragique concert de Montreux à l'été 1991, à quelques semaines de la mort de Miles qui avait accepté de faire, sous la direction de Quincy Jones, ce qu'il avait toujours refusé : jouer la musique de son passé, en l'occurrence les magnifiques séances avec Gil Evans. Le regard de détresse de Wallace Roney, doublure de Miles, et jouant au côté les de son génial aîné les notes que celui-ci peinait à émettre, paraissait nous dire 'pourquoi ai-je accepté de participer à cette mascarade', ce regard m'a ému jusqu'au larmes (larmes de honte et de rage) quand j'ai vu ces images sur un programme nocturne d'une télévision française.

Wallace Roney donc, par et pour lui-même, entouré de jeunes musiciens (dont son neveu, un batteur âgé de 15 ans, le fils du saxophoniste Antoine Roney), avec aussi sur trois plages le concours en invité d'un déjà vétéran, le batteur Lenny White. Répertoire composite : un standard du groupe Toto (Don't Stop Me Now, que jouait aussi Miles), une compo de Lenny White, un thème de Dave Liebman (New Breed), et des contributions du pianiste et du saxophoniste du quintette ; le leader leur a laissé la main et n'a pas apporté ses compositions. Mais il a inscrit au programme Why Should There Be Stars, un thème qu'il avait joué, en accompagnateur (avec aussi Geri Allen) dans une disque de la chanteuse Mary Stallings voici près de 15 ans (et qu'il me paraît jouer ici en pensant à The Peacocks, le chef-d'œuvre de Jimmy Rowles). La musique est profondément vivante, un peu à l'ancienne, en ce sens que l'on semble avoir privilégié l'esprit du live plus que la production sophistiquée. Tous ont voix de soliste, et le chorus du leader s'efface parfois dans les brumes du mixage (New Breed). Je ne sais pas pourquoi, mais en l'écoutant je pense parfois à Art Farmer et à Booker Little. Bref c'est un (très) bel et bon disque de jazz.

Xavier Prévost

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Le quintette sera en tournée cet automne : à Limoges le 15 novembre, à Saint-Malo le 16, et à Paris (Sunside) les 22 & 23

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Un extrait sur Soundcloud

https://soundcloud.com/highnote-savant-records/bookendz-from-blue-dawn-blue-nights

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