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17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 17:44

Avant dernière soirée du festival pour sa 33ème édition et ….programmation de rêve.

 

 

Pour démarrer cette soirée à 18h ce n’était ni plus ni moins qu’un trio de très haute volée avec Joe Lovano au sax, Marilyn Crispell au piano et Carmen Castaldi aux drums qui se produisait sur la petite scène du Théâtre dans une ambiance très intimiste de soirée d’automne pour y écouter ce qui pourrait presque s’apparenter à une musique de chambre. Car le trio Tapestry ( chronique dans les DNJ  http://lesdnj.over-blog.com/2019/02/joe-lovano-trio-tapestry.html ) est une musique d’écoute et presque de méditation. Une musique exigeante qui demande au public l’effort d’y entrer et de s’en imprégner.

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@Maxim François

Et ce concert, retransmis en direct sur les ondes de France Musique a été un moment rare d’échange entre trois musiciens orientés vers le même but, respirant d’une même voix, façonnant le son ensemble entre lignes écrites et improvisations atonales. Le partage de l’espace entre Lovano et Crispell se faisait alors sous la houlette d’un Carmen Castaldi exceptionnel tant il apportait la couleur le liant à l’ensemble.

 

Sorti de ce concert, c’était dans un état proche de la transcendance zen que le public pouvait se diriger vers « La Maison » où la flûtiste Naissam Jalal récemment primée aux Victoires du Jazz proposait une autre forme de musique méditative inspirée des mélismes orientaux. Entourée de deux musiciens superlatifs ( Claude Tchamitchian à la contrebasse et Leonardo Montana au piano),

@Maxim François

Naissam Jalal donnait une version de son dernier album (« Quest of the Invisible » http://lesdnj.over-blog.com/2019/03/naissam-jalal-quest-of-the-invisible.html ) qui, par rapport à son concert de lancement au Café de la Danse a encore pris une dimension énorme  avec là encore une totale entente fusionnelle du trio. La musique et le chant de Naissam Jalal est une invitation à la méditation et à la prière qu’elle soit ou non religieuse. Et c’est un moment de pure beauté auquel il nous a été donné d’assister. En lévitation.

La deuxième partie de ce concert à "La Maison" était plus saignante puisqu’il s’agissait du quartet de Louis Sclavis avec Benjamin Moussay (p), Sarah Murcia (cb) et Christophe, Lavergne à la batterie.
Ce concert était donné en écho à l’exposition d’ Ernest-Pignon-Ernest (« Characters on a wall ») . C’est sur la base de ce matériau que Sclavis et Moussay ont composé les titres de ce concert, s‘inspirant de l‘oeuvre du plasticien.

Alors forcément la musique y est plus urbaine, plus engagée, plus puissante à l’image de l’énergie habituelle que déploie la saxophoniste à la clarinette basse ( son instrument d’excellence)

@Maxim François

ou à la façon dont Moussay entreprend le piano avec autant de fougue que de presque violence. Il y a du Matthew Shipp chez lui. L’oeuvre d’Ernest-Pignon-Ernest alimente celle de Sclavis depuis de longues années et avait contribué à la création de l’album « Napoli’s wall ». Ici c’est à partir de 8 oeuvres que le concert a été bâti. Il y avait dans ce concert ce qu’il y a dans l’oeuvre c’est à dire autant de violence urbaine que de poésie. Magique.

Et cette avant-dernière soirée de ce festival porté à bout de bras par Roger Fontanel démontrait bien, par la qualité de sa programmation qu’il figure depuis 33 ans parmi les événements majeurs de la scène hexagonale.
Pour la 34ème édition nous serons là. C’est sûr !
Jean-Marc Gelin

@Jean-Marc Gelin

 

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