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3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 16:49

Boris Lamerand (violon, alto, composition), Antoine Delprat (violon), Olive Perrusson (alto), Octavio Angarita (violoncelle)

invités : Carine Bonnefoy (piano), Clément Caratini (clarinette basse)

Alfortville, sans date

Déluge DLG 004 / Absilone-Socadisc

 

Un parti pris : jouer avec des cordes, rien que des cordes, de la musique syncopée, très syncopée. Dominique Pifarély, qui a été (avec un plaisir évident) leur invité pour un concert, insiste sur le traitement rythmique, rarement porté à ce niveau dans le jazz par un ensemble de cordes, et il évoque à ce propos le Swing Strings System de Didier Levallet, dans lequel il a joué. En écoutant Les Enfants d'Icare, et notamment le premier titre Daf Algan (manifestement plus en allusion aux rythmes impairs de la musique iranienne qu'à une médication antalgique....), j'entends ce rebond qui m'avait transporté lorsque j'avais découvert, voici bien longtemps, le fabuleux Focus d'Eddie Sauter, enregistré en 1961 avec Stan Getz comme soliste improvisateur sur un ensemble de cordes d'une souplesse remarquable, porté sur la première plage, I'm Late, I'm Late , par la pulsation ferme et douce de Roy Haynes. C'est à ce rebond prodigieux, à cette souplesse toute féline, que me fait penser la première plage de «Hum-Ma». D'autant que la pièce d'Eddie Sauter me renvoyait aux premières mesures de l'allegro de la Suite pour cordes, percussion et célesta de Bartók. Bref on est en (très) bonne compagnie. Le quatuor fait quelques entorses à l'instrumentation canonique : quand le violoniste-compositeur Boris Lamerand passe à l'alto pour deux pièces ; quand le quatuor invite en soliste la pianiste Carine Bonnefoy (compositrice inspirée par et pour les cordes), laquelle d'ailleurs avait accueilli la quasi totalité du quatuor dans son 'Large Ensemble' ; et enfin quand la clarinette basse de Clément Caratini dialogue avec le quatuor.

Au delà de la formidable vitalité rythmique, l'écriture est harmoniquement dense et tendue, le travail sur la sonorité (nourri notamment du son des cordes dans les Musiques du Monde) est remarquable. Le dialogue entre les instruments du quatuor est vif, et d'une grande liberté. C'est intensément vivant, lyrique à souhait, brillant, enthousiaste.... et donc enthousiasmant.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=W3_G7pwF2nU

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En concert au Triton, près de la Mairie des Lilas, le 6 mars. Puis le 8 mars à la Cité de la Musique de Paris (pour un concert promenade au Musée, à 14h30), et le 26 mars au Théâtre des Pénitents de Montbrison (Loire)

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