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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 23:17

B.O. du documentaire Birth of The Cool, de Stanley Nelson (visible sur Netflix). Legacy/Columbia/Sony. Disponible en CD et en LP (2 volumes).

 

Quoi de neuf ? Miles Davis naturellement. En cette époque de confinement, redécouvrir Miles reste un bonheur sans prix.  Passer en revue la carrière musicale du trompettiste en quatorze titres, c’est possible avec la sélection opérée pour la bande son du documentaire « Birth of The Cool » tourné par le réalisateur Stanley Nelson, spécialiste de l’histoire afro-américaine (Cinq Emmy Awards) et disponible dès maintenant sur Netflix (près de deux heures de musique et de témoignages, démarrant avec Miles faisant du shadow-boxing sur un ring).

 

Ne vous méprenez pas ! Nous n’avons pas affaire à l’album enregistré par Miles en 1949-50 et publié sous ce titre, ‘Birth of The Cool’, en 1957 par le label Capitol sur un vinyle 30 cm, version enrichie d’un premier 25 cm sorti en 1954 dans la collection Classics in Jazz. Pour l’anecdote, Miles n’aurait guère apprécié ce titre alors qu’il était en pleine phase hard-bop.


Le travail opéré par Columbia-Sony mérite l’attention même si les morceaux choisis sont bien (archi) connus des amateurs, à l’exception d’un inédit, « Hail to The Real Chief », œuvre co-signée par Miles et Lenny White.
  Voilà un florilège de chefs d’œuvre gravés en quatre décennies débutant par ‘Donna Lee’ (1947) avec Charlie Parker, Bud Powell, Tommy Potter et Max Roach. Les autres titres sont du même tonneau, ‘Moon Dreams’ (tiré de Birth of The Cool), le ‘So What’ de Kind of Blue (Coltrane, Evans…), ‘The Pan Piper’ de Sketches of Spain (le big band de Gil Evans), ‘Footprints’, l’œuvre de et avec Wayne Shorter, ‘Tutu’ (1986) de et avec Marcus Miller, pour n’en citer que quelques-uns.


Supplément appréciable à cette encyclopédie sonore en condensé, des commentaires brefs qui s’intercalent, assurés entre autres par Jimmy Cobb (dernier survivant de l’album Kind of Blue), Wayne Shorter, Gil Evans, Carlos Santana, sans oublier Vincent Bessières qui fut commissaire d’une notable exposition consacrée à Miles (We Want Miles) à la Cité de la Musique en 2009-2010.

 

Un cadeau chaudement recommandé à tous les amateurs de musique et pas seulement de la « note bleue », pour mesurer la diversité du génie du Picasso du jazz.

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

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commentaires

C
COVID ou pas rien ne change vraiment... La paresse critique sur la planète jazz porte un nom depuis bien des années : MILES DAVIS. Ce documentaire bien ficelé (c'est bien le moins) est très largement apologétique, l'angle d'attaque est sans cesse le même : promouvoir et justifier à peu près tout de Miles y compris en usant d'une psychanalyse de bazar (l'enfance perturbée de ce fils de bourgeois, en feignant d'oublier que son statut social lui permit en son temps de se dé-droguer sans grand'peine dans le ranch de son père, loin de NY, loin de l'hécatombe qui frappait tant de jazzmen à l'époque, à commencer par Fats Navarro dont, par comparaison, le génie d'improvisateur et la maîtrise instrumentale donnent une assez juste image de la valeur très relative du jeu et du niveau de Miles à l'époque....). Toutes ces images sont connues et il faut donc attendre un bon bout de temps pour avoir une présentation un peu moins confortable dans la bouche de Frances Faye qui sacrifia bien inopportunément sa carrière prometteuse de danseuse au machisme du héros.... Sur tous ces points et cette vision hyper-rebattue que "le jazz c'est Miles et vice versa", on se reportera à l'article à contre-courant que les DNJ, toujours vigilantes, avaient publié du temps de l'expo MD : "Miles ou derrière la légende (du jazz)" s'il est encore accessible en totalité...<br /> <br /> Et plutôt que de ressasser les mêmes milesidolâtreries, on pourra se passionner, sur la même chaîne TV, pour le remarquable "I Called Him Morgan" qui retrace le parcours-éclair du compositeur de "The Sidewinder" en explorant particulièrement, témoignage de première main à l'appui et notamment de sa compagne de l'époque, la période de basses eaux durant laquelle la critique, toujours avide et inspirée, le fit passer pour mort. <br /> <br /> Dernière notation : Wayne SHORTER, très proche de Lee, humainement et musicalement, s'exprime abondamment dans ce dernier film, une poignée de secondes dans le film sur Miles. C'est en soi un critère de choix décisif ! Et si pas Morgan, le "What's happened Miss (Nina) Simone ?" Non, décidément, y a pas que Miles dans le jazz....pour les passionnés de jazz ! <br /> <br /> Bien cordialement et bon courage à tous, SCarini
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