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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 18:18

AQUARELA – OBOMAN : «  A bela vida »
Buda Music 2020

Jean-Luc Oboman ( hautbois, Cor anglais), Edu Moranda ( mandoline), Tuniko Goulart (g), Zé Luis Nascimento (percus, vc)

Dans le Brésil cauchemardesque qui fait l’actualité, voilà un voyage en pays d’Amazonie qui fait du bien ! Un album qui rend tout simplement…. heureux et joyeux.
Il est de ces albums qui vous donnent la pêche le matin et que moi, pour ma part j’écoute en boucle tous les matins histoire d’aborder ma journée avec une légère insouciance qui me donne des ailes. En ces temps incertains et anxiogènes, cela ne fait pas de mal.
Et pourquoi donc ?  Parce que l’on y chante et parce que l’on y danse. Parce que si la musique est admirablement jouée, maniant avec grâce l’art du contrepoint, elle évoque pourtant des plaisirs primaires. Un peu de ceux que l’on éprouve en regardant un film deVarda ou de Rohmer. Le plaisir de l’offrande, reçue ou donnée.
Jean-Luc Fillon, alias Oboman s’est fait, depuis de nombreuses années une sorte de devoir de sortir le hautbois des placards un peu poussiéreux de la musique de chambre où il se trouvait  pour l’emmener sur d’autres territoires. On se souvient de ses incursions en paysages ellingtoniens pour une lecture inédite et totalement emballante. Depuis plusieurs années, c’est sur d’autres rivages (musicaux) qu’Oboman poursuit sa route en compagnie de deux musiciens de haute (très haute) volée avec qui il a formé le groupe Aquarela autour d’un répertoire Brésilien bien loin des clichés de la samba et de la bossa et au plus près de la Choro, cette musique jouée sur places publiques et les bars aux heures joyeuses. Un répertoire qui évoque plutôt les fêtes de village, les danses printanières et les jupes des filles qui volent au vent. Qui évoque les rires, têtes en arrière et l’alcool doux à boire. Ce répertoire est aussi celui du grand Hermeto Pascoal (Frevo em maceio), de Guinga (Baiao de Lacan), de Gismonti ( 7 aneis) ou de Tom Jobim (choro) pour les plus connus d’entre eux.
Alors que Jean-Luc Fillon virevolte en virtuose de l’instrument auquel il donne des ailes, Edu Miranda, grand maître brésilien de la mandoline fait chanter l’instrument épaulé par son compère de longue date, le moins immense Tuniko Goulart qui donne à sa guitare des airs de manouche brésilien. Quand à Zé Luis Nascimento, c’est un peu le cœur battant.

Porté par ces mélodies fraîches et parfois très émouvantes ( comme ce 7 aneis de Egberto Gismonti) et ce duo mandoline/guitare qui inspire to sauf la mélancolie, « Bela vida » va vous rendre la vie belle. Et heureuse. Et joyeuse. Et indispensable en ce moment.
Jean-marc Gelin

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