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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 14:36

Avishai Cohen (trompette, synthétiseur, effets), Uzi Ramirez (guitare), Yonatan Albalak (guitare, guitare basse), Aviv Cohen (batterie), Ziv Ravitz (batterie, échantillonnage)

Pernes-les-Fontaines, août 2019

ECM 2680 / Universal

 

Je l'avoue, et je le confesserais même volontiers, si un relent de religiosité dans telle expression ne m'en dissuadait, j'aime la musique d'Avishai Cohen, sa façon d'incarner la musique tout en la nimbant d'un atour exquisément abstrait. Je l'écoute sur disque, j'ai eu le bonheur de le voir (et de l'entendre !) en concert et, pour céder à une familiarité non exempte de vulgarité, 'je suis client'. J'étais donc curieux de découvrir ce nouveau groupe et cette nouvelle escapade esthétique. Le terrain, étendu autant qu'escarpé, balaie l'univers pop-rock, ses descendances et ses écarts. Belle production, netteté sonore, on navigue dans un univers dont le flou est absent. Les compositions du trompettiste, dont deux sont aussi travaillées par l'influence du producteur chez qui le groupe a répété en Israël, révèlent un souci mélodique constant, avec ce qu'il faut d'échappées où l'improvisation se libère. Une synthèse en somme entre ce qui semble être le projet spécifique du groupe et sa prestation.

Dans Teardrop de Massive Attack, je ne retrouve pas le côté organique et lyrique tout à la fois qui m'avait un peu séduit dans la version d'origine, même si ce n'est pas la musique qui me captive. En revanche, au fil de l'impro d'Avishai Cohen, un renfort d'expressivité exacerbée parvient à me transporter. J'aurais trouvé la reprise de la quatorzième Sonate, dite Clair de Lune, de Beethoven, un peu niaiseuse, malgré ses légères inflexions mélodiques, si elle n'était sauvée dans l'improvisation par quelques hardiesses surexpressives. Et l'onirisme sonore de certaines plages m'a charmé. Donc, malgré ces quelques réserves et frustrations, je serai heureux d'écouter ce groupe en concert dès que possible. Hélas pas de date française dans la salve annocée du 30 avril au 8 mai (si le virus l'autorise), mais peut-être une escapade à Tournai/Doornik, en Flandre belge, pas loin de Roubaix et du Pévèle chers à mon cœur, le 2 mai. L'espoir fait (re)vivre.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube  

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commentaires

F
Il y avait de l'amour sans joie, la séparation sera sans tristesse... Des films avec les meilleurs moments pour vous
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