Antonin-Tri Hoang (saxophone alto, clarinette, clarinette basse), Julien Pontvianne (saxophone ténor, clarinette), Francesco Diodati (guitare), Yannick Lestra (piano électrique, synthétiseur, piano), Matteo Bortone (contrebasse, guitare basse, électronique, glockenspiel, voix), Ariel Tessier (batterie)
Antony, 8-9 mars 2020
Auand Records AU 9102 / l'autre distribution
Un disque qui traverse les styles et les sources d'inspiration. Disque singulier, et même intrigant. Sa palette très étendue couvre tout le spectre des productions musicales des dernières décennies. La première plage commence par une fréquence continue (1900 hertz ?) qui va se fondre dans un spectre, une palette mouvante d'où surgiront des variations instrumentales. Puis c'est un jazz anguleux qui paraît resurgir du début des années 80, avant de libérer les improvisateurs dans leurs désirs profonds. On se promène ensuite entre le meilleur de la fusion et les escapades du rock progressif, avant de s'aventurer dans les territoires de l'étrange. C'est lyrique souvent, composé constamment, même dans les espaces que l'on devine libérés. Et cela se termine par une sorte de pop expérimentale et (très) sophistiquée que l'on croirait surgie de la fin des sixties. Singulier donc, déroutant même, et pourtant d'une parfaite cohérence. Musique servie par des musiciens entendus ailleurs dans une foule de contextes différents, mais qui tous comptent parmi les figures majeures des nouvelles générations, et apportent à ce disque la force de leur talent. Hautement recommandable, donc !
Xavier Prévost