Célia Forestier (voix), François Forestier (guitare), Bruno Ducret (violoncelle), Vincent Girard (contrebasse), Rémy Kaprielan (batterie)
Renaison (Loire), juillet 2020
Label A part la Zic APLZ/1 / Inouïe distribution
La première plage commence tambour battant, et pourtant l'ensemble est teinté d'une espèce de délicieuse mélancolie à quoi il sera difficile de résister. Le nom du groupe, Komorebi, est un mot japonais réputé intraduisible que l'on dit exprimer 'les rayons du soleil qui filtrent au travers des feuilles des arbres'. L'éclat de la première plage (55 secondes!) résonne aux oreilles du vieux jazzophile déviant (que je suis) comme un souvenir de «Cinq Hops», formidable disque de Jacques Thollot (1978, avec la voix d'Elise Ross, qui n'était alors pas encore reconnue comme une grande voix de la musique classique et contemporaine) : élaboration harmonique, étrangeté du climat, présence de la voix multipliée par l'artifice du ré-enregistrement. Le décor est posé. La barre est placée haut, et l'ambition sera largement honorée. De plage en plage, on traverse des horizons de rock progressif, de pop (très) sophistiquée, d'improvisation hardie, voire de musique de chambre. Très belle voix, aux multiples atouts ; et l'instrumentation, très singulière, du groupe est l'un des facteurs de réussite de ce croisement stylistique. La qualité des instrumentistes renforce encore cette impression.
Original, très maîtrisé musicalement autant qu'esthétiquement : un vrai régal.
Xavier Prévost
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Des avant-ouïr sur Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=fRWB6KU-MBw
https://www.youtube.com/watch?v=BqG4Zr7JT4g
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