Adrien Moignard (guitare électrique), Diego Imbert (contrebasse), André Ceccarelli (batterie)
Label Ouest 3560530405326 / Socadisc
Je dois bien l'avouer : je suis fan de ce guitariste depuis plus de dix ans. C'est l'Ami Franck Bergerot qui me l'avait fait découvrir, et le 23 janvier 2010, centenaire de Django Reinhardt, je l'avais invité au Studio Charles Trenet de Radio France pour un concert 'Jazz sur le Vif' qui célébrait Django. La veille, Adrien avait joué à Copenhague avec le Danish Radio Big Band pour la même commémoration : mes anciens collègues de la radio danoise avaient oublié d'être sourds....
Mais n'allez pas croire que ce musicien soit un épigone servile du Grand Manouche : loin s'en faut ! Et il le prouve une fois de plus avec ce disque, où il est excellemment entouré par deux Maîtres de leurs instruments respectifs. Ces deux partenaires lui fournissent un terrain de jeu idéal, un cadre souple, mais d'une assurance absolue, qui lui permet de donner libre cours à sa volubilité. On est loin de Django quand dès la première plage, et encore ensuite, il nous entraîne du côté de Wes Montgomery. Et puis il reprend un thème de Jaco Pastorius, mêle compositions personnelles et standards (y compris des standards italiens devenus français : Maman la plus belle du monde, ou encore Quoi, paroles de Gainsbourg pour Birkin). Et pour finir il nous offre un Django des dernières années, Vamp. Mais quels que soient le style adopté pour tel ou tel morceau, le langage convié, le niveau de risque dans l'improvisation ou la référence musicale (explicite ou implicite), la souplesse des phrases (tout comme leur propension à faire chanter l'instrument) est toujours exceptionnelle. Oui, décidément, Adrien Moignard est un GRAND musicien !
Xavier Prévost
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Un avant-ouïr sur Youtube
Le trio est en concert à Paris au Sunset le 17 juin 2021