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7 août 2021 6 07 /08 /août /2021 08:25

«On how many surprising things did not this single crime depend ?»

Jim Baker (piano, synthétiseur), Bernard Santacruz (contrebasse), Samuel Silvant (batterie)

Chicago, mai 2015

JUJU WORKS #3/2020

https://www.lesallumesdujazz.com/produit-on-how-many-surprising-things-did-not-this-single-crime-depend,3142.html#player1?catid=0&trackid=0

 

D'abord une rencontre, en 2002, au Festival Banlieues Bleues, avec Jim Baker qui jouait dans un autre groupe. Puis plusieurs concerts avec lui, dans divers lieux (Chicago, Arles....), et enfin, à la faveur du passage à Chicago de Bernard Santacruz et Samuel Silvant avec un autre groupe, dans le cadre de 'The Bridge', l'occasion d'enregistrer en trio en 2015. Bernard Santacruz joue la contrebasse de Malachi Favors, prêtée par le contrebassiste Harrison Bankhead.

Et cet enregistrement, enfin, voit le jour. Un titre d'album, et des intitulés de plages, qui fragmentent un passage de L'Esprit des lois de Montesquieu (livre XII, chapitre V, 'De certaines accusations qui ont particulièrement besoin de modération et de prudence' ).

En écoutant ce disque, je retrouve des sensations et des émotions ressenties, lorsque j'étais adolescent puis jeune adulte, à l'écoute des disques de Paul Bley, ceux de la période qui va du début des années 60 au milieu des années 70. Non que je cède à un passéisme bêlant, ni davantage à la nostalgie du vieil amateur qui se raccroche in extremis à ses passions de jeunesse. Simplement la sensation de percevoir un instant neuf, une bribe d'inédit, un souffle d'aventure. Trois pensées musicales en dialogue, en accord ou en tension, agissant sur la matière sonore qui sourd de leurs instruments, matière qui devient forme, idées qui s'incarnent dans la texture. La musique comme objet matériel sublimé par des mains habitées de pensées et d'émotions. L'enfance de l'Art, en quelque sorte.... Et, pour conclure, un superbe Solar (thème de Miles Davis), abordé directement par l'improvisation, libre mais idiomatique, pour finalement avouer l'exposé, qui sera laissé en suspens. Comme pour nous rappeler que le jazz, comme la mer du cimetière marin de Sète selon Paul Valéry, est toujours recommencé....

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube 

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