Un tout nouveau festival qui se crée en sortie de crise sanitaire ! On prend !
C’est en effet une belle initiative sous l’impulsion de Laurent Miquel que la création de la 1ère édition sur 3 jours de ce Jazz ô Palais à Albi (Lot). Et qui plus audacieux de lancer cette aventure en toute fin de saison, à l'heure où les festivaliers rangent les toms et replient le matos.
Et au final une complète réussite avec un festival comble où tout ceux qui veulent encore plus d'été, plus de spectacle vivant, plus de vie se sont précipités.
Tout y est : le lieu (superbe, sur la petite place du Palais d'Albi), une soirée de fin d'été, un son remarquable comme rarement pour ces concerts en plein air, et une programmation qui en veut avec des artistes visiblement heureux d'être là.
Hier soir pour la dernière de ce mini-festival, c'étaient Robin Mc Kelle en 1ère partie et Hugues Coltman en 2ème qui avaient décidé d'embraser le ciel albigeois. Deux parties bourrées d'énergie.
La chanteuse toujours aussi flamboyante dans son répertoire dédié aux chanteuses-compositrices et issu de son dernier album ( « Alterations » sur le label Doxie Records). Avec en point d'orgue (si l'on peut dire) une superbe version jouée seule au piano de You’ve got a friend de Carole king ou encore une magnifique interprétation de River de Joni Mitchell. Et puis Robin décida d'allumer le feu, portée par les envolées de Raphael Debacker à l'orgue hammond et par un Reggie Washington toujours superlatif à la basse.
En fin de concert les claviers étaient doublés au piano et Robin mc Kelle parvenait (avec beaucoup de persuasion il est vrai) à faire se lever le public et même à la faire danser.
Puis en 2eme partie Hugh Coltman prenait le relais avec son humour décapant ( so british) et ses allures de dandy. Une ouverture en forme de brass band nouvelle Orleans à l'image de son dernier album ( « who’s happy » enregistré sur les terres de Nola et un morceau au vitriol très drôle en moquerie de son compatriote honni, Boris Johnson. Puisant dans son ancien répertoire (notamment son hommage à Nat King Cole), le chanteur mettait du swing dans son groove élégant et enflammait un Caravan avec Batiste Herbin qui, venu en guest star prenait un solo à tomber par terre.
Le public entièrement conquis avait du mal à quitter les lieux, porté par cette énergie circulante et par la douceur de cette fin d’été.
Ils se promettaient c’est sûr de revenir l’an prochain et regagnaient leur voiture sur un air de « vive le jazz » qui en ces temps de fin de crise nous donnait un sacré baume au cœur.
Jean-Marc Gelin