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11 mars 2022 5 11 /03 /mars /2022 15:31

Pour célébrer la sortie du disque «Togetherness Ensemble», paru fin février (Tinker Label / l'autre distribution),

le saxophoniste Pierrick Menuau présentait à Paris son quintette. En première partie, comme il l'avait fait en novembre dernier pour la Jazz Week d'Angers avant le concert du 'Togetherness Ensemble', le pianiste Cédric Piromalli nous a offert en solo une formidable évocation de Billy Strayhorn

CÉDRIC PIROMALLI (piano solo)

Paris, New Morning, 9 mars 2022, 21h

 

Les occasions sont trop rares d'écouter à Paris ce pianiste, distingué par le Concours International de Piano Jazz Martial Solal en 2002, qui est aussi organiste (un récent disque en trio avec Stefan Pasborg & Mikko Innanen), et joue du clavecin dans un ensemble de musique ancienne et baroque. La dernière fois que j'avais pu l'écouter au piano, c'était au Triton, en novembre 2015, en trio avec Daniel Humair et Jérôme Regard

https://www.youtube.com/watch?v=6K4Q84QzpBk

 Le retrouver en solo fut une joie d'auditeur. Évoquant d'une manière très personnelle le répertoire de Billy Strayhorn, il nous a embarqués dans un aventure de créativité, au plus haut niveau pianistique et musical, où se mêlaient la langueur et les sortilèges des ballades, le torrent du tempo vif (fracturé à la hache comme au scalpel), le souvenir du stride, la mémoire de Lennie Tristano et les aventures de l'improvisation sans tabou. GRAND moment de piano, et de musique !

PIERRICK MENUAU 'Togetherness Ensemble'

Pierrick Menuau (saxophone ténor), Yoann Loustalot (trompette, bugle), Julien Touéry (piano), Sébastien Boisseau (contrebasse), Christophe Lavergne (batterie)

Paris, New Morning, 9 mars 2022, 21h45

 

Le groupe nous a donné la matière de son récent disque : retour sur un extrait de la suite Togetherness de Don Cherry (1965), et multiples compositions originales du saxophoniste (et aussi de Yoann Loustalot et Julien Touéry). Tout au long de ce répertoire, la mémoire des années 60 : comme des hymnes profanes, des processions libertaires, des éclats de liberté. De somptueux jaillissements des solistes, et aussi des trésors de nuances, des échanges d'une belle intensité : pour tous les improvisateurs, c'est un savant mélange de pertinence musicale et de liberté farouche. En prime des thèmes absents du disque, signés par le trompettiste-bugliste et le pianiste. De bout en bout, une grande fête du jazz et de l'improvisation !

Vers 23h30, au début du rappel, le chroniqueur a dû déserter, pour avoir une chance de rallier sa banlieue, dont le RER depuis deux ans souffre, en semaine, de travaux en soirée : pour le métro, pas de ligne 4 (fermée en semaine depuis des mois à 22h30), donc un peu de marche jusqu'à la Gare de l'Est ; puis ligne 5 jusqu'à Bobigny-Pablo Picasso, et attente pendant 30 minutes d'un hypothétique bus, lequel finit par arriver. Bilan:1h30 pour regagner mes pénates, contre une trentaine de minutes naguère. Il faut vraiment aimer la musique pour accepter ce chemin d'embûches : ça tombe bien, le chroniqueur adore cette musique !

Xavier Prévost

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