Le Sunside affichait (quasiment) complet ce 23 mars pour la première sortie parisienne d’une chanteuse venue d’Allemagne, et d’origine indienne par son grand-père, Alma NAIDU. De bon augure pour une jeune artiste (25 ans) qui présentait son premier album sous son nom propre.
Pour l’occasion, Alma s’était mise au piano et jouait en duo avec un guitariste (Philipp Schiepek). Des conditions qui permirent d’apprécier une voix délicate, tempérée, un je ne sais quoi de charmant propre à séduire et de très personnel dans le répertoire signé de sa main.
Dans « le métier » depuis quatre ans, Alma Naidu a bénéficié d’un environnement familial propice : un père chef d’orchestre et une mère (Ann-Katrin), mezzo-soprano, chanteuse lyrique (Bizet, Wagner, Bach, Bernstein). Un éclectisme dont sa fille a hérité : de formation classique (piano et chant dès l’enfance), Alma a prêté son concours sur scène à plusieurs comédies musicales dont Jésus Christ Superstar. Mais elle a choisi la voie du jazz après avoir suivi l’enseignement à Londres de Norma Winstone, une référence en termes de sensibilité et de justesse, et rencontré le batteur et producteur allemand Wolfgang Haffner qui lui a donné sa chance dans ‘Kind of Tango’ (ACT, 2020).
« J’aime le jazz, nous confie-t-elle, pour la liberté qu’il me donne ». La liberté mais aussi la diversité dans l’expression. Avouant apprécier aussi bien Keith Jarrett que l’arrangeur Vince Mendoza, les Yellowjackets ou encore Sting, Alma démontre cette ouverture d’inspiration dans ses compositions : dix des douze titres proposés dans « Alma » (Cream Records). « J’entends m’identifier comme compositrice », précise la chanteuse résidant actuellement à Munich. Une artiste aux multiples facettes, déterminée, à suivre assurément.
Jean-Louis Lemarchand.
Alma Naidu, « ALMA ». Hansahaus Studios, Bonn, novembre 2020 et mars-avril 2021.
Cream Records/PIAS.
Paru en France le 18 mars 2022.