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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 09:20

Jazz Family 2022
Fred Nardin (p), Or Bareket (cb), Leon Parker (dms)



 

Cette semaine est à coup sûr marquée par la sortie du premier enregistrement live de Fred Nardin à l’occasion du concert donné au Sunside, le célèbre club parisien de la rue des Lombards en février 2020 avec la somptueuse rythmique qui l’accompagne depuis bientôt 5 ans. Quasiment deux sets intégraux pour ce double album de bout en bout JOU-IS-SIF !

Quel enregistrement ! Comme on le dit souvent dans ces colonnes : de ces enregistrements qui vous font regretter de ne pas avoir été présents.

Car le moins que l’on puisse dire c’est que le « live » va comme un gant à ce trio de rêve qui semble se sentir sur scène comme des poissons dans l’eau. Dans leur environnement naturel. Et forcément lorsqu’une telle osmose rejoint un tel niveau de jeu, il y a de la jubilation dans l’air.

Avec Fred Nardin c’est l’élégance au piano qui se marie naturellement avec la virtuosité. Toute l’histoire du jazz et de ses 88 touches au bout de ses doigts. Qu’il s’agisse de ses propres compositions ou de celles de quelques-uns de ses maîtres (Kenny Barron, Monk ou Ornette Coleman), ses illustres influences s'affichent naturellement et se mêlent au gré des improvisations ( géniales) ou de quelques clins d’œil jetés à la volée d’une phrase musicale. Lorsque l’on entend Green chimneys avec sa science des silences et des respirations, on a l’impression que Monk vient de rencontrer Ahmad Jamal. Lorsque l’on écoute The Giant on pense à Mc Coy Tyner. Et lorsqu’il s’agit d’un autre «  standard » de Monk, Fred Nardin se le réapproprie à merveille pour l’emmener ailleurs ( I mean You). On pourrait multiplier à l’infini toutes les références auxquelles on pense. Mais ce qui frappe surtout c’est la formidable énergie et la liberté avec laquelle se déploie le jeu totalement bluffant de Fred Nardin. Où le groove totalement irrésistible de Don’t forget the blues se marie avec de superbes compositions comme New Waltz.

C’est d’une énergie collective dont il s’agit. Une sorte de jouissance partagée entre les trois. Il y a de la joie et du bonheur de jouer ensemble. Et avec la joie va justement…l’énergie. On a l’impression qu’ils pourraient jouer des jours durant avant qu’elle ne retombe. Il faut dire que Nardin peut s’appuyer sur un rythmique de très très haut vol. De ce genre de rythmique qui permet au pianiste de risquer, de s’aventurer et d'aller partout. Une rythmique tout terrains. Le son et la pulse de Bareket contribuent à la mise en tension de l’ensemble et l’art du drive et de la relance de Leon parker apportent un autre point d’ancrage, celui d’un groove qui ne débande pas.
Et tout cela enveloppé dans un superbe écrin d'une prise de son impeccable.

Ce concert dans votre salon, comme si vous y étiez.

Lorsque dans ce jazz, on entend le très palpable plaisir de jouer et que l’incroyable talent est ainsi partagé, il n’y a plus qu’un seul mot : Jubilatoire !
Jean-Marc Gelin

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