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7 octobre 2022 5 07 /10 /octobre /2022 16:50

MIGUEL ZENON : « Musica de las americas »

Miguel Zenon (as), Luis Perdomo (p), Hans Glawischnig (cb), Henry Cole(dms).

MIEL 2022

 

Difficile de garder les semelles collées au sol lorsque l’on entend le dernier album du saxophoniste Miguel Zenon et tout son groove qui va avec. D’ailleurs avec le saxophoniste portoricain, ce n’est même plus de groove dont il s’agit mais de FLOW !

En soi cet album n’est pas surprenant dans la discographie du saxophoniste qui, album après album s’emploie à explorer la question des racines et de l’identité au travers des relations musicales des deux continents américain : celui du Sud et celui du Nord. C’est un travail qu’il explore depuis plus de 15 ans: Jibaro (2005), Esta Plena (2009), Tipico (2017). Toujours la question centrale des relations syncrétiques entre le jazz tel qu’il se pratique à New-york et ses propres racines sud-américaines.

Dans ce nouvel album le saxophoniste explore plusieurs traditions musicales caribéennes sous le prisme du jazz ( salsa, rumba, biguine etc…) allant même, dans un élan qui relève presque de l’ethno-musicologie, à sonder, comme il le déclare dans le dernier numéro de Downbeat les différence entre les cultures pacifiques ( Portorico p.ex) et celles plus guerrières ( Venezuela) dans un jeu de clair obscur.

 

Pour ce travail exploratoire, Miguel Zenon s’entoure de son fidèle quartet avec le pianiste Luis Perdomo, le contrebassiste autrichien Hans Glawischnig et le batteur portoricain Henry Cole. Et ces quatre-là inventent alors une sorte de langue nouvelle où les caraibes se marient à Charlie Parker et Steve Coleman. Cette langue est aussi foisonnante qu’une jungle luxuriante. Elle se parle avec de fines ciselures et le sang chaud. Emporté par son sujet, Miguel Zenon s’enflamme en maître d’une improvisation échevelée et finement dessinée.

Alors que beaucoup de musiciens français s’évertuent en ce moment à jouer dans la cour de la musique sud-américaine, la différence est criante. Il leur manque la joie. Il leur manque l’envie. Il leur manque l'histoire. En un mot il leur manque el fuego !

Jean-Marc Gelin

https://youtu.be/RqId5co1lU4

 
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