Jean-Marc Larché (saxophones soprano & alto) , Yves Rousseau (contrebasse)
Paris, mai & juillet 2022
Label MCO / Socadisc
Ce disque prolonge une ancienne complicité, au sein d’un groupe, puis de ce duo que j’avais eu la chance d’écouter sur scène à deux reprises. On pourrait dire qu’il y là une tonalité générale assez mélancolique. En fait c’est plus que cela : l’attachement aux musiques du passé : Bach est l’un des inspirateurs, par sa science autant que par sa sensualité (je fais partie de ces hétérodoxes qui ne réduisent par l’illustre Jean-Sébastien à l’austère source religieuse….). L’attachement aussi à la liberté que fait naître le présent de l’improvisation, terrain de jeu des deux protagonistes (même si, dans le cas présent, l’écrit et le préconçu sont difficiles à distinguer l’un de l’autre). On y perçoit aussi le souvenir des musiques d’avant le baroque, d’une connivence surgie de la nuit des temps. Parfois le saxophone timbre comme une flûte : mystère d’une science musicale qui ne livre pas tous ses secrets. Deux instrumentistes hors-norme qui sont avant tout profondément musiciens. C’est par cette qualité précieuse, et pas si courante, qu’ils rendent évidente et simple une musique dont la complexité s’efface dans la force de l’expression. C’est tout simplement BEAU !
Xavier Prévost