Soirée magique Jeudi 15 à la MECA (Bordeaux) : les subtils ramages de Fred Pouget
Fred Pouget (cl), Guillaume Scmidt (saxs), Anne Colas (fl), Benoît Michaud ( vielle à roue), Rozann Bezier (tb), Maarten Decombel (g, mandoline), Maïlys Maronne (claviers), Janick Martin (accordéon), Ömer Sarigedik (b, effets), Adrien Chennebault (dms, percus)
Fred Pouget présentait jeudi dernier son nouveau projet ( « Sauvage ») en sortie de résidence de 3 semaines à la Meca de Bordeaux, sous la houlette de son collectif Maxiphone.
A la lecture du dossier de presse nous y allions un peu circonspects sur ce que nous allions y entendre, tant il est vrai que sur le papier l’idée de réinventer les suites pour clavecin de Jean-Philippe RAMEAU avec cet instrumentarium inédit nous semblait relever d’une gageure. Pensez-donc : réunir pour l’occasion clarinettes, saxophones, flûtes, vielle à roue (!), guitare, mandoline, piano, basse , batterie et même des effets électro pour réinterpréter l’oeuvre de Rameau ne pouvait qu’aiguiser notre curiosité.
Et le fait est que le travail de Fred Pouget qui s’était aussi appuyé sur la direction artistique de Daniel Yvinec ( orfèvre en la matière) nous a absolument conquis dans cette mini-présentation de 4 morceaux.
Ce travail est brillant de créativité sans jamais donner dans la démonstration. Les parties sont imbriquées dans des rouages fluides où les timbre se marient en toute nuance et avec une grande douceur dans l’expression. Pas un travail harmonique qui serait prétexte à des solistes flamboyants mais plutôt un « ramage » harmonieux où s’ouvrent très subtilement des tiroirs qui captent l’auditeur avec une très grande finesse. Ce tentet nous a marqué par son sens de l’équilibre et presque de funambulisme où la gravité est dans une certaine forme de respect entre ces musiciens de grand talent, concentrés, à l’écoute et au service d’un collectif raffiné et moderne.
Il s’agissait d’une présentation en format court et j’avoue, nous en sortions sous le charme mais néanmoins un peu frustrés de n’avoir entendu que quelques pièces de cet ouvrage. Nous en voulions encore.
Et ce sont les Corréziens et les Corréziennes qui auront la chance de découvrir l’oeuvre en entier à l’occasion du festival Du bleu en hiver au théâtre de Tulle le 19 janvier.
A ne pas manquer.
Jean-Marc Gelin