Pee wee 2024
Monty Alexander (p), Luke Sellick (cb), Jason Brown (dms)
C’est un double hasard de l’histoire. Un hasard bienheureux. Car le 8 mai 2024 quand nous fêterons le 80ème anniversaire du débarquement de Normandie, nous fêterons en même temps celui de l’immense pianiste jamaïcain et légendaire Monty Alexander qui est né le même jour et qui donc, lui aussi fêtera lui aussi ses 80 printemps. Il y a des dates sacrées, je vous dis pas !
Alors, pour cet anniversaire, le pianiste s’est engagé dans cette session enregistrée en France, aux studios Sextanpour laquelle il a choisi la forme dans laquelle il se sent comme un poisson dans l’eau, un trio avec ses jeunes compagnons, Like Sellick à la contrebasse et Jason Brown à la batterie. Après tout c’est la formule qu’il a toujours chéri. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le pianiste de Kingston y frétille. Autant qu’à l’époque d’autres de ses trios avec Ray Brown et Herb Ellis ou encore Mads Vinding et Ed Thigpen. On en passe et des fameuses.
Certes Monty Alexander apparaît ici un peu éloigné de sa marque de fabrique, lui qui fut le maître de la fusion du jazz et du reggae et précurseur du ska. Mais tel un saumon qui remonte à la source, Monty Alexander fête son anniversaire en rendant hommage aux grands pianistes qui l’ont précédé qu’ils fussent straight ou be-bop et qui vont de Peterson à Jamal en passant par Wynton Kelly.
Pour cet album le pianiste revisite quelques standards venus (plus ou moins) de l’époque de la libération et donc qui ont nourri le bebop naissant mais aussi de ses propres compositions.
Comme toujours chez Monty Alexander, quel que soit le tempo, la même fraîcheur dans le jeu toujours marqué d’un optimisme et d’une légèreté charismatiques. A 80 ans, le piano reste son terrain de jeu préféré. Monty Alexander est né un jour où le monde se libérait de l’oppression. Comme s’il en avait été marqué à vie, le pianiste, 80 ans plus tard affiche la même liberté.
Jean-marc Gelin