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15 mai 2024 3 15 /05 /mai /2024 16:04
BLACK LIVES  PEOPLE OF EARTH

 

 BLACK LIVES     PEOPLE OF EARTH

 

I Apologize (youtube.com)

Label/Distribution : Jammin colors

 

Après un premier opus en 2022 From Generation to Generation, l’aventure humaniste de Black Lives continue avec ce People of Earth sur les scènes les plus diverses pour ce collectif d’une vingtaine de musiciens originaires d’ Europe, d' Afrique, de la Caraïbe, des Etats Unis, tous regroupés autour du bassiste Reggie Washington et de sa femme, véritable cheville ouvrière de cette formation conceptuelle.

Un propos généreux, un langage efficace car directement accessible pour lutter contre le racisme et les inégalités sociales, un album dédié à tous les enfants du monde. Quinze compositions courtes et enlevées, des songs aux titres explicites (Move, Awakening, Better Days, People of Earth…) créées pour la circonstance, façonnées pendant les tournées en Europe de l’album précédent, portées par des choeurs ajustés, des musiciens de générations différentes venant du jazz, de la soul, du rap, du hip hop, tous unis vers un objectif commun de changement.

Un “feel good” album dont la force réside dans l’énergie du groupe, la croyance en un avenir meilleur à condition d'agir sans plus perdre de temps. Une remarquable cohésion sous-tend l’album, à écouter d’une traite comme le résultat d’un esprit de groupe engagé et créatif. A la différence des albums explosifs pleins de colère, de rage des années soixante -encore que le poème “I apologize” dit par Ezra Schwarz Bart fasse ressurgir l'esprit de l'époque, c’est l’espoir en un monde différent qui prévaut sans pour autant tomber dans un enthousiasme béat. Cet optimisme surprenant quand on songe à notre époque si anxiogène et brutale, reste militant, festif, irrigué d’une fougue communicative, de la joie d’être et de jouer ensemble. On retrouve autour de Reggie Washington de sacrées pointures, le pianiste Grégory Privat, les batteurs Gene Lake, Sonny Troupé au tambour ka, les guitaristes David Gilmore (solo sur “Better Days”), Jean Paul Bourelly, aux saxophones ténor Jacques Schwartz Bart, Marcus Strickland et notre sax alto toujours enthousiaste Pierrick Pedron dans deux titres “Valley of Kings” de David Gilmore et “Jubie’s Jones”. La suite ainsi composée en écho au mouvement Black Lives Matter dresse un état des lieux d’une certaine musique noire entre Afrique, Antilles, Amérique. Entre doux rêve et folle utopie? Peut-être mais ce sont aussi des armes de résistance qu’ils nous proposent. Si l’album commence avec la belle voix de Christie Dashiell sur l’encourageant “Friendship” accompagnée par le Fender de Federico Gonzalez Peña, c’est Sonny Troupé qui rythme aux diverses percussions avec tout l’entrain qu’on lui connaît  “On sèl rèv”, un final porté par des choeurs émouvants.

Alors prenez vite date pour aller découvrir cet été ce formidable ensemble dans les festivals hexagonaux près de chez vous...

 

Sophie Chambon

 

  

 

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