Ah mes amis !
3 jours à Coutances sous un temps aux douceurs enfin printanières, un festival qui battait son plein, une programmation d’enfer avec quelques concerts exceptionnels et des amis au rendez-vous : une certaine idée du bonheur !
MERCREDI 8 MAI
BRAD MEHLDAU ou l’art caressant du trio
Pour démarrer ce festival rien moins qu’un concert de Brad Mehldau avec son nouveau trio. Si Jorge Rossy à la batterie est le compagnon des premières heures, cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas retrouvés. Il leur a d’ailleurs fallu quelques moreaux pour qu’ils (re)trouvent leurs marques. A la contrebasse, un tout nouveau venu aux airs d’adolescent (il a quand même 27 ans), le jeune Danois Felix Moseholm.
Concert tout en finesse et en subtilité. Brad Mehldau affichait son élégance coutumière, égrenant les notes avec autant de raffinement que de sensualité. Le concert culminait avec cette version renversante de The nearness of you de Hoagy Carmichael. Comme un déclic pour que les pièces de l’engrenage se mettent en route et que le trio nous emporte alors dans une autre dimension et révèle une nouvelle facette de l’art du trio de Mehldau. Un art caressant.
KAREEN GUIOCK-THURAM ou l’incandescence de Nina Simone
Kareen Guiock-Thuram (vc), Kevin Jubert (p), Rody Cereyon (cb), Tilo Bertholo (dms)
La chanteuse que tous les festivals s’arrachent et qui est présentée comme la révélation du jazz vocal venait ici présenter son projet autour de l’œuvre de Nina Simone. Une œuvre sur laquelle la journaliste reconvertie a travaillé pendant près d’un an pour présenter un projet dont on ne peut que saluer la cohérence narrative. Kareen Guick-Thuram, dans un registre vocal totalement adapté aux reprises de Nina Simone, prend à bras le corps l’œuvre de la chanteuse de Tyron (Caroline du Nord) et met le feu aux planches avec force engagement.
FRED HERSCH & AVISHAI COHEN, un dialogue sur la canopée.
Fred Hersch (p), Avishai Cohen (tp)
En fin de soirée le Théâtre de Coutances accueillait un duo exceptionnel. Fred hersch à 69 ans est déjà une légende du piano. Un monstre sacré qui, à la différence de tant d’autres, se remet constamment en cause dans des formats et des styles différents. Avec lui ce sont les magies de l’harmonie qui se déploient sous vos oreilles. 23 ans d’écart avec l’immense trompettiste israélien Avishai Cohen et pourtant entre les deux, autour des standards du real book, la même vision du jazz où l’improvisation partagée est un révélateur de la poésie de la musique. Un moment de pur musique débarrassé de tout superflus pour que ne reste, au-delà des cimes que la musique qui parle et élève.
Soirée Electro avec Jeff Mills… et flop !
Jeff Mills (electro, perçus), Rasheeda Ali (fl), Jean Phi Dary (p)
Cela s’annonçait pourtant prometteur. On avait retiré les chaises du pare terre pour que le foule, venue en masse puisse s’agiter corps à corps dans la salle Marcel Helie censée se transformer en dance floor. La mise en scène était à l’avenant dans un décor somptueux aux allures orientales.
Et pourtant…. flop, peine à jouir. Le légendaire DJ de Detroit Jeff Mills ne parvenait pas à chauffer la salle, certainement pas aidé par Rasheeda Ali qui s’obstinait à jouer le dos tourné au public dans un attitude qui frisait le mépris. Ça n’aide pas à mettre l’ambiance mais cela donnait une bonne raison d’aller se coucher.
A suivre pour la journée du jeudi 9 mai 😉