Artwork 2024
Kenny Barron (p), Immanuel Wilkins (as), Steve Nelson (vb), Kiyoshi Kitagawa (cb), Jonhatan Blake (dms)
Tout nouvel album signé du pianiste de Philadelphie est en soi un évènement. Evènement qui, de toutes façons sera encensé par la critique.
Normal, Kenny Barron est une légende. C’est bon, c’est dit, c’est écrit partout et proclamé dans la presse qui est unanime sur le sujet : Kenny Barron est une légende. Cela ne se discute pas. Cela est.
Alors forcément nous étions impatients de découvrir à notre tour cet album qui est pré-destiné à devenir légendaire dans la discographie abondante du pianiste dont nous gardons tous en tête les duos sublimes qu’il nous livrait avec Stan Getz sous la houlette du regretté Jean-Philippe Alard. On atteignait alors des sommets desquels le pianiste n’est jamais vraiment redescendu.
Avec Kenny Barron c’est à la fois un pianiste-caméleon et aussi l’éloge de la simplicité. Quel que soit le format dans lequel il s’exprime ( en solo, en duos en quartet), Kenny Barron impressionne par sa façon de…ne pas impressionner et de rendre la musique aussi limpide que dépouillée de tout le superflus. Kenny Barron c’est la science de l’harmonie et du placement au service du verbe. Et il n’est pas étonnant de voir un pianiste comme Alain Jean-Marie porter aux nues Kenny Barron tant ils ont en commun l’art de l’effacement, de la discrétion sublime tout en imposant un style imprégné de toute l’histoire du jazz.
Kenny Barron n’hésite pas à se mettre au service d’un collectif renouvelé comme avec ce quintet pour lequel il est allé chercher le jeune et incroyable saxophoniste Immanuel Wilkins, qui malgré son jeune âge ( 27 ans) s’imprègne des racines du jazz, comme il se plaît à le faire avec son camarade Micah Thomas.
Mais au-delà de cette belle surprise, cet album est aussi un bel écrin pour les compositions du pianiste pour qui l’influence d Monk reste prégnante.
Kenny Barron continue d’écrire sa propre légende à l’encre d’une histoire du piano-jazz qui n’est ni sèche ni sur le point de se tarir. La preuve par Barron.
Jean-Marc Gelin