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24 septembre 2024 2 24 /09 /septembre /2024 16:33

FRANCESCO BEARZATTI & FEDERICO CASAGRANDE : «  and the winter came again »

Cam Jazz 2024

Francesco Bearzatti (ts, cl), Federico Casagrande (g)

C’est une sorte de passage de témoin auquel on assiste avec ce nouvel album du duo. Après « lost songs » essentiellement composé par le saxophoniste pour ce duo, c’est aujourd’hui autour du guitariste de livrer (d’offrir) à son camarade de jeu ses propres compositions.

Et le duo continue de séduire.

Car, il faut bien le dire, ces deux musiciens transalpins qui vivent à Paris s’entendent de manière quasi-télépathique. Marchent au même pas vers un seul but : donner vie au son et air à ces morceaux conçus comme des chansons parfois crépusculaires ou fantomatiques.

Avec l’idée constante de laisser à la musique l’espace indispensable à sa respiration, les deux acteurs de ce dialogue se complètent à merveille. Francesco Bearzatti au ténor ( quel son !) ou à la clarinette apporte la ligne mélodique qu’il dessine avec douceur et raffinement. Lui, un peu trublion que l’on avait connu sur des terrains presque punko-jazz se révèle ici en ténor Lesterien amoureux de la belle phrase. Lyrisme soyeux.

Quant à Federico Casagrande, le plus élégant des jazzmen de la capitale dont on aura aussi l’occasion de parler à l’occasion de l’album de Gauthier Garrigue, outre la beauté poétique de ses compositions en clair-obscur qui évoquent les univers de Kenny Wheeler, de Motian voire de Bill Frisell, il apporte à ce duo des nappes harmoniques comme seuls les très grands savent nimber la musique pour lui donner cette forme ectoplasmique et belle à la fois. Jamais en avant mais toujours au service de la forme du son, toujours garant de l’espace de la musique, il brille en arrière-plan.

« And winter came again » resonne comme un voyage onirique peuplé d’être étranges qui sensiblement vous attirent et vous charment. Pour cette route enchantée, nous pouvons bien l’avouer, nous nous sommes laissés entraîner et envoler par ces muses vers un pays d’ailleurs.

Jean-Marc Gelin

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