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21 octobre 2024 1 21 /10 /octobre /2024 10:51

 

Serge Lazarevitch (guitare), Ben Sluijs (saxophone alto, flûte), Nicolas Thys (contrebasse), Teun Verbruggen (batterie)

Bruxelles, Werkplaats Walter, septembre 2022

RAT Records RAT 061

https://teunverbruggen.bandcamp.com/album/free-four

 

Un guitariste français, né en région parisienne, passé par le Berklee College de Boston, et qui a commencé sa carrière en Belgique (où il revient souvent), fut longtemps considéré, à tort évidemment, par la jazzosphère hexagonale, comme un citoyen du royaume d’Outre Quiévrain. Cet oiseau rare, c’est Serge Lazarevitch. Sa présence dans l’Orchestre National de Jazz sous deux mandats (Claude Barthélémy & Didier Levallet), et sa très importante contribution à l’enseignement du jazz dans les conservatoires de Perpignan et Montpellier, devraient pourtant certifier son appartenance à la scène d’ici, même s’il reste très actif au-delà de la Sambre, de la Meuse et de l’Escaut, comme pour ce disque.  Après ‘Free Three’ en 2016, avec Nicolas Thys & Teun Verbruggen, et ‘Still Three, Still Free’, en 2020, avec Ben Sluijs & Teun Verbruggen, le trio devient quartette pour ce nouvel opus. Ce groupe éminemment collectif nous offre un répertoire peu commun, où Federico Mompou côtoie Philip Glass, Lee Konitz, Ornette Coleman & Joni Mitchell. Avec aussi les compositions et improvisations des quatre compères. Le climat général est celui d’une sorte de cérémonie secrète où serait célébrée la musicalité. Derrière l’apparente retenue de la musique se dissimule tout un monde de tensions hardies et d’exubérance contrôlée (la relecture d’Ornette par exemple). Qu’il s’agisse de célébrer des guitaristes disparus (John Abercrombie, Pierre Van Dormael), de visiter des pépites du jazz (ou des autres musiques), ou encore d’évoquer dans des compositions personnelles les cheminement mélodiques du passé, ou des rythmes venus d’ailleurs, le quartette est toujours au maximum de sa créativité, soucieux de rappeler que le jazz est un Art Musical. Un art vivant, profondément vivant. Bref un disque totalement réussi, qui s’écoute (et se réécoute) avec bonheur.

Xavier Prévost

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