Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 octobre 2024 1 21 /10 /octobre /2024 06:28
LA PECHE         Dubrashishov 

La pêche      Dubrashishov 

 

 

Saxophone : Paul Bertin

Clarinet : Loïc Vergnaux

Guitar : François Gozlan Double Bass : Teddy Moire

Drums : Benoît Joblot
 

Home

Voilà un album que l’on laissera filer d’un bout à l’autre emporté par la formidable énergie de cette musique venue d’ailleurs. Onze titres d’un quintet balkanique de Bourgogne et alentours, découvert au dernier festival de Jazz Campus en Clunisois. A Cluny ces musiciens exceptionnels ont enflammé l’assistance lors du pique-nique traditionnel où le public apporte son repas, le festival offrant la musique. La pêche, titre de leur premier album enregistré à Tournus au Galpon est parfaitement justifié. Si vous n’êtes pas pris par les rythmes étourdissants, l’allégresse un peu folle de ce groupe, consultez!

Ces cinq potes voyageurs vous embarquent sur les rives de la Méditerranée dans une géographie de l’émotion, une sarabande étourdissante dès le premier thème Dubrashishov inspiré d’un voyage en Bulgarie qui a dû être formateur. Ils sont revenus avec des musiques plein leur musette, des mélodies qui sont exaltées par un guitariste (François Gozlan) et trois soufflants déchaînés aux sax alto et soprano, clarinette et clarinette basse, mais aussi aux divers types de flûte de la whistle (Balkan Whistle) au très particulier caval (Hora din caval) roumain, flûte à trous droite alors que le Kawal que l’on trouve sur les bords de la Méditerranée jusqu’en Egypte est oblique. Quant à la paire rythmique ( avec à la batterie l’enfant du pays Benoît Joblot) sur laquelle s’appuie les solistes, elle groove sans jamais faiblir dans une tournerie plus qu’hypnotique sur des rythmes hyper complexes. Toute une arithmétique des cadences exigeant une virtuosité soutenue qui n’exclut pas certains tours de passe-passe humoristiques à la Gérard Majax : nos gaillards escamotent les figures jouées dans des modes compliqués doriens, phrygiens, croisent les thèmes de leur musique qui ne laisse aucun répit et jamais ne s’arrête. Un folklore partisan, pas imaginaire, en contact avec les réalités des pays. Une musique qui fait penser au swing, au jazz quand il est “métaphysique de danse” disait Réda. Et on imagine bien qu’on ne peut que danser sur ces traditionnels arrangés par le collectif comme le roumain Quartet Hora ou le très court Doina des Steppes.

Les compositions proprement originales, quatre du saxophoniste flûtiste Paul Bertin, deux du contrebassiste Teddy Moire et une du clarinettiste Loïc Vergnaux ne déparent pas dans cet ensembleL’éclat et la fluidité du chant, la vitalité du cri, un souffle de liberté traversent tout l’album : les cinq jouent comme un big  band une musique mélodique et fervente pour un plaisir radical.

 

Sophie Chambon

Partager cet article
Repost0

commentaires