Pianoforte
Artwork 2024
Baptiste Trotignon, Pierre de Bethmann, Bojan Z, Eric Legnini ( p, fender)
Attention les amis, ici ça jazz très très haut et l’on peut vous dire que les lignes à suivre vont vite manquer de superlatifs.
Cet exercice de style à huit mains ( deux pianos et deux fender) côtoie en effet les sommets du jazz ! Peut-être du fait que, justement il est bien plus qu’un exercice de style mais un vrai moment de musique aussi inédit qu’inouï.
Si l’on était resté un peu dubitatifs par le côté performatif montré à Marciac, on est en revanche totalement bluffés par la version studio de ce qui apparait comme un instant de fusion musicale où le plaisir de faire de la musique ensemble n’a jamais été aussi communicatif. Les quatre alternent ici tout à tour le rôle du piano et du Fender Rhodes pour ce mariage acoustique/électrique absolument génial.
Même si les indications de pochette précisent qui joue de quoi et s’il est à gauche ou à droite, il faut avouer que l’on a un peu de mal à les repérer. Et c’est tant mieux car le résultat est d’une cohérence parfaite. Ces quatre monstres sacrés qui connaissent sur le bout de leur clavier ces thèmes du répertoire jazz ou brésilien peuvent se fondre dans les lignes mélodiques ou harmoniques, dans les lignes de base comme dans la pulse de l’improvisation avec une virtuosité qui donne autant le tournis que quand on les voit sur scène changer de clavier dans une sorte de ballet savamment orchestré.
Pas de section rythmique ici ( manquerait plus que ça !) mais un vrai orchestre à eux tout seuls qui nous laisse un peu comme des lapins devant les phares de la voiture : éblouis et captivés.
Au final, ça groove sévère, ça invente tout le temps, ca s’entend avec aisance mais ça surprend tout le temps.
En deux mots : jouissif et génial !
Jean-marc Gelin