Mack Avenues records 2024
Reid Anderson (cb, synthés), Dave King (dms, synthes), Ben Monder (g), Chris Speed (ts)
Les héros sont fatigués.
Si pendant près de 30 ans, le célèbre trio américain n’a cessé de bousculer les lignes du jazz, il faut bien dire qu’avec le départ en 2018 de l’un de ses fondateurs ( le pianiste Ethan Iverson), le groupe a perdu beaucoup plus qu’une simple partie de son ADN. Il a perdu son âme.
Certes il n’était pas question de reproduire durant 30 ans la même musique. Mais l’écoute de ce nouvel album conforte ce que nous pressentions : quelque chose s’est perdu. Dave King qui avait inversé le rôle de la batterie au point d’en faire un acteur « du devant » reste désormais en retrait au profit d’une musique très harmonique et très « léchée » où des virtuoses comme Chris Speed et Ben Monder ( que l’on adore par ailleurs) peuvent s’en donner à cœur joie.
Mais le cœur, puisqu’il s’agit de lui, justement n’y est plus trop.
Au final c’est beau, certes mais qu’est ce que l’on s’emmerde.
Comme disait l’autre : c’était mieux avant !
Jean-Marc Gelin